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Covid-19 : le Royaume-Uni libère des milliers de détenus... mais pas Julian Assange

Londres s'apprête à libérer provisoirement environ 4 000 détenus pour éviter les risques de propagation du Covid-19. Mais le ministère de la Justice a expliqué que le fondateur de WikiLeaks n'était pas concerné par cette mesure.

Comme la France, le Royaume-Uni envisage de libérer provisoirement et sous certaines conditions environ 4 000 détenus afin d'enrayer la propagation du coronavirus dans les prisons. Londres a cependant fait savoir à l'agence de presse Australian Associated Press (AAP), le 4 avril, que le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, n'était pas éligible pour bénéficier du plan gouvernemental britannique.

Alors que plusieurs dizaines de cas de contamination au Covid-19 ont d'ores et déjà été recensées dans les prisons britanniques (détenus et membres du personnel confondus), Londres veut à tout prix éviter la propagation du virus dans les établissements pénitentiaires.

Le secrétaire d'Etat à la Justice, Robert Buckland, a ainsi annoncé que les délinquants jugés à faible risque, et dont la peine restante est de moins de deux mois, étaient concernés par une sortie anticipée, moyennant une surveillance électronique, notamment par GPS.

«Ce gouvernement est déterminé à garantir que justice soit rendue à ceux qui enfreignent la loi […] Mais c'est une situation sans précédent, car si le coronavirus s'installe dans nos prisons, le NHS [système de santé publique du Royaume-Uni] pourrait être submergé et cela mettrait davantage de vies en danger», a-t-il déclaré le 4 avril dans un communiqué de presse.

Interrogé par l'AAP pour savoir si cette mesure pourrait être appliquée au lanceur d'alerte, enfermé depuis plusieurs mois en attente d'un procès d'extradition vers les Etats-Unis, le ministère de la Justice a fait savoir que non, argumentant que Julian Assange, en détention provisoire à Belmarsh, ne purgeait pas à proprement parler «une peine de prison», selon les termes repris par l'agence de presse australienne.

Le fondateur de WikiLeaks attend d'être entendu en vue de son extradition aux Etats-Unis et, au vu de la crise sanitaire qui frappe le Royaume-Uni, le timing de sa prochaine audience, prévue le 18 mai, pourrait bien être chamboulé.

Le 25 mars, Julian Assange avait demandé une libération conditionnelle, ses avocats estimant qu'il existait pour leur client un «risque élevé» d'attraper le coronavirus. Une requête qui a été refusée par la juge Vanessa Baraister, cette dernière évoquant un risque de fuite de la part du lanceur d'alerte.

Julian Assange, âgé de 48 ans, est détenu dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, près de Londres, après avoir été arrêté en avril 2019, à la suite de sept ans passés reclus à l'ambassade d'Equateur à Londres. Les Etats-Unis, qui ont dressé 17 chefs d'inculpation à son encontre, réclament son extradition. S'ils l'obtiennent, Julian Assange risque 175 ans de prison. Ils lui reprochent d'avoir diffusé à partir de 2010 plus de 700 000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, notamment en Irak et en Afghanistan, qui ont maintes fois mis Washington dans l'embarras.