Twitter a supprimé le 29 mars deux tweets provenant du compte officiel du président brésilien Jair Bolsonaro dans lesquels il remettait en cause le confinement dédié à la lutte contre la pandémie de Covid-19. Le réseau social a estimé qu'il avait «enfreint [ses] règles».
Le chef de l'Etat brésilien avait publié trois vidéos sur son compte dans lesquelles on le voyait notamment aller à la rencontre des gens dans les rues de Brasilia, la capitale brésilienne, en contradiction avec les consignes de son propre gouvernement prises pour éviter la propagation du virus.
«Ce que j'ai pu discuter avec les gens, c'est qu'ils veulent travailler. Ce que je dis depuis le début, c'est faisons attention, les plus de 65 ans restent à la maison», déclarait le chef d'Etat ultra-conservateur à un vendeur ambulant, dans l'une de ces vidéos supprimées.
«Le Brésil ne peut pas s'arrêter, s'il s'arrête, nous devenons le Venezuela»
Deux des trois vidéos publiées par Jair Bolsonaro ont été supprimées, et à leur place, Twitter a publié une note expliquant sa décision. «Twitter a récemment annoncé dans le monde le renforcement de ses règles pour prendre en compte les contenus qui vont éventuellement à l'encontre des consignes de santé publique émanant de sources officielles et qui pourraient augmenter le risque de transmission du Covid-19», a fait savoir le réseau social dans un communiqué.
Au cours de cette série de vidéos publiées sur Twitter, dont il ne reste qu'une, on pouvait voir le président brésilien se déplacer à la rencontre d'habitants, de commerçants et de sympathisants dans les rues de la capitale ou à l'extérieur de la résidence présidentielle.
Jair Bolsonaro n'a de cesse de minimiser la pandémie de Covid-19 qu'il a qualifiée de «petite grippe», et a durement critiqué les mesures de restrictions mises en place dans différents Etats par les autorités locales, notamment par les gouverneurs des Etats de Sao Paulo et Rio de Janeiro, les plus touchés par le virus.
«Ce confinement, s'il continue ainsi, avec le nombre de [personnes qui vont se retrouver au] chômage, un peu plus tard, nous allons avoir un très grave problème que nous allons mettre des années à résoudre», déclarait-il dans une autre vidéo. «Le Brésil ne peut pas s'arrêter, s'il s'arrête, nous devenons le Venezuela», ajoutait un peu plus tard le chef de l'Etat.
Moins de 24 heures plus tôt, le ministre de la Santé Luiz Henrique Mandetta avait souligné l'importance du confinement pour combattre la pandémie de coronavirus qui a déjà infecté 4 256 personnes et fait 136 morts au Brésil, selon les derniers chiffres du ministère de la Santé.
Par ailleurs, un tribunal fédéral brésilien avait interdit le 28 mars au gouvernement de Jair Bolsonaro de diffuser des messages allant à l'encontre des mesures de confinement décidées au niveau local pour freiner la propagation de la pandémie de Covid-19.