Un juge a ordonné le 12 mars la libération de l'ancienne informatrice de Wikileaks Chelsea Manning qui, la veille, avait tenté de se suicider depuis la prison où elle était détenue en raison de son refus de témoigner devant un grand jury.
Ce grand jury ayant été dissous le 11 mars, «le tribunal considère que la comparution de Madame Manning n'est plus nécessaire et que son maintien en détention ne répond plus à un objectif de coercition», a décidé le juge Anthony Trenga. En revanche, les pénalités financières qui avaient été fixées pour la forcer à témoigner sur Wikileaks et son fondateur Julian Assange restent valables et elle devra payer 256 000 dollars (228 000 euros) d'amende, a-t-il précisé.
Chelsea Manning, 32 ans, avait tenté de se suicider le 11 mars mais les autorités étaient intervenues à temps et elle avait été transférée à l'hôpital, selon son groupe de soutien.
En 2010, le soldat Manning, alors connu sous le prénom de Bradley, avait fait fuiter plus de 700 000 documents confidentiels ayant trait aux guerres d'Irak et d'Afghanistan, dont plus de 250 000 câbles diplomatiques qui avaient plongé les Etats-Unis dans l'embarras. L'ex-analyste du renseignement avait été condamnée en 2013 à 35 ans de prison par une cour martiale, mais sa peine avait été commuée par le président Barack Obama. Elle avait été libérée en mai 2017 après sept ans de prison, durant lesquels elle avait entamé sa transition vers le sexe féminin.
En mars 2019, elle avait de nouveau été incarcérée parce qu'elle refusait de témoigner contre Julian Assange devant un grand jury.
Détenu au Royaume-Uni, l'Australien s'oppose pour sa part à la demande d'extradition formulée par les Etats-Unis qui veulent le juger pour espionnage. Les autorités américaines soutiennent qu'il a sollicité les documents auprès du soldat Manning et qu'il l'a aidé à déchiffrer un mot de passe, allant au-delà du rôle de journaliste.