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En prison pour avoir refusé de témoigner contre WikiLeaks, Chelsea Manning tente de se suicider

L'ancienne informatrice américaine Chelsea Manning a tenté de se suicider le 11 mars, à deux jours d'une audience sur son refus l'an dernier de témoigner devant un grand jury contre Wikileaks, selon son équipe juridique.

L'équipe juridique de Chelsea Manning a fait savoir que l'ancienne analyste du renseignement avait tenté de se suicider dans sa cellule, le 11 mars. «Elle a été conduite à l'hôpital et est actuellement en train de se remettre», a précisé dans un communiqué le Sparrow Project, une agence de presse et de communication proche des causes de Chelsea Manning.

L'ex-analyste militaire doit toujours comparaître devant un juge d'un tribunal de l'Etat de Virginie le 13 mars pour répondre d'une accusation d'outrage à la justice. Elle reste aujourd'hui «très fermement décidée» à ne pas participer à cette procédure, «très susceptible» selon elle de conduire à des abus, a fait savoir son groupe de soutien. «Mme Manning a indiqué précédemment qu'elle ne renierait pas ses principes, quand bien même cela devait lui porter de graves préjudices», a insisté le Sparrow Project.

Chelsea Manning, qui avait fait fuiter des milliers de documents classés secret-défense, avait été placée en détention en mars 2019 pour avoir refusé de témoigner devant un grand jury chargé d'enquêter sur WikiLeaks et son fondateur, Julian Assange. Défiante elle avait déclaré qu'elle préfèrerait «mourir de faim» plutôt que de témoigner et s'était engagée à rester en prison «pour toujours» si nécessaire.

«Je m'oppose vigoureusement à cette assignation à comparaître et au processus du grand jury en général», avait expliqué Chelsea Manning dans une brève déclaration publiée par son comité de soutien. «Nous avons vu ce processus être détourné d'innombrables fois pour s'en prendre au discours politique. Je n'ai rien à apporter à cette affaire et je n'apprécie pas d'être contrainte de me mettre en danger en participant à cette pratique prédatrice», avait-elle encore déclaré. Brièvement libérée en mai 2019 pour une raison technique, Chelsea Manning avait de nouveau été incarcérée quelques jours plus tard. 

En 2010, le soldat Bradley Manning avait fait fuiter, grâce à WikiLeaks, plus de 700 000 documents confidentiels ayant trait aux guerres d'Irak et d'Afghanistan, dont plus de 250 000 câbles diplomatiques qui avaient plongé les Etats-Unis dans l'embarras. L'ex-analyste du renseignement avait été condamnée en 2013 à 35 ans de prison par une cour martiale, mais sa peine avait été commuée par le président Barack Obama.

En mai 2017, après sept ans de prison durant lesquels elle avait entamé sa transition vers le sexe féminin, Chelsea Manning avait été libérée.