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Algérie : Abdelaziz Bouteflika bientôt convoqué par la justice ?

Condamné à 12 ans de prison ferme en première instance pour des faits de corruption, l’ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal, qui clame son innocence, a appelé le juge à faire comparaître l’ancien président, «le premier responsable» selon lui.

L’ancien président algérien, Abdelaziz Bouteflika, contraint par la rue début 2019 à renoncer à un cinquième mandat à la tête du pays, comparaîtra-t-il bientôt à la barre ? C’est en tout cas le souhait de son ancien premier ministre Abdelmalek Sellal.

Le premier responsable c’est Bouteflika. C’est lui qui doit être amené comme témoin

Condamné en première instance à 12 ans de prison ferme dans le cadre d’une vaste affaire de corruption impliquant plusieurs anciens ministres et dirigeants d’entreprises, Abdelmalek Sellal a en effet appelé, à l’occasion d’un procès en appel tenu le 1er mars, à faire comparaître l’ancien chef d’Etat comme témoin. «Le premier responsable c’est Bouteflika. C’est lui qui doit être amené comme témoin»,a-t-il déclaré. 

Rejetant les charges pesant à son encontre, il a argué qu’il s’était uniquement attaché à mettre en œuvre «le programme du président, adopté par le Parlement, et dont le premier responsable est l’ancien président qui devrait comparaître comme témoin».

Selon le site d’information TSA Algérie, l’ancien chef du gouvernement aurait par ailleurs affirmé «que sous [Abdelaziz] Bouteflika, il n’y avait ni pouvoir judiciaire ni pouvoir législatif et que le seul pouvoir existant était celui du président», confiant au passage qu’il n’avait lui-même «aucune autorité sur le ministre de l’Industrie Abdeslam Bouchouareb», qui fait partie des cinq accusés en fuite. Ce dernier a été condamné à 20 ans de prison en première instance. Il ne sera pas rejugé.

Abdelmalek Sellal a été incarcéré en juin 2019, quelques semaines après que l’ancien chef d’état-major de l’armée algérienne, feu Ahmed Gaïd Salah, a affirmé que l’armée détenait «des informations avérées concernant plusieurs dossiers lourds de corruption […] dévoilant des faits de spoliation des fonds publics avec des chiffres et des montants faramineux».