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Poutine et Erdogan s'accordent sur une désescalade à Idleb et appellent à respecter un cessez-le-feu

La présidence turque a annoncé que Recep Tayyip Erdogan rencontrerait Vladimir Poutine le 5 mars en Russie pour évoquer le conflit syrien alors que les tensions ont repris de plus belle entre Ankara et Damas dans la province d'Idleb.

Vendredi 6 mars

Le cessez-le-feu à Idleb négocié entre la Russie et la Turquie entre en vigueur.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a espéré ce 5 mars que l'accord de cessez-le-feu conclu entre la Turquie et la Russie pour la province d'Idleb en Syrie «mènera à une cessation des hostilités immédiate et durable» au bénéfice de la population.

Indiquant dans un communiqué «prendre note» de l'accord turco-russe, Antonio Guterres souligne que la population dans le nord-ouest de la Syrie «a déjà enduré une souffrance énorme». Il appelle aussi au retour à un processus politique pour mettre fin à la guerre en Syrie.

Jeudi 5 mars

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a annoncé que Moscou et Ankara patrouilleront ensemble sur l'autoroute M4, qui traverse le nord de la Syrie. Cette autoroute relie les villes de Lattaquié à l'ouest à Idleb au nord-est en passant près de la frontière avec la Turquie.

Après l'annonce du cessez-le-feu imminent, le président Erdogan a néanmoins prévenu que la Turquie ripostera «de toutes ses forces» à toute attaque des autorités syriennes.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé à l'issue d'entretiens à Moscou avec Vladimir Poutine l'entrée en vigueur ce 5 mars à minuit d'un cessez-le-feu dans la province syrienne d'Idleb. «Ce soir à partir de minuit (21h GMT) le cessez-le-feu entrera en vigueur», a-t-il déclaré. «Notre objectif est de ne pas exacerber la situation humanitaire dans la région», a-t-il ajouté.

Mercredi 4 mars

La Turquie a rejeté les accusations de «chantage» proférées par plusieurs dirigeants européens qui lui reprochent d'ouvrir ses frontières aux réfugiés cherchant à gagner l'Europe. «Nous n'avons jamais considéré les réfugiés comme un moyen de chantage politique», a assuré le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, lors d'une conférence de presse à Ankara.

L'Europe ne «cèdera pas au chantage» migratoire exercé par la Turquie et ses frontières resteront «fermées» aux migrants envoyés par ce pays, a assuré ce 4 mars le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian.

«L'Union européenne ne cèdera pas à ce chantage [...] Les frontières de la Grèce et de l'Espace Schengen sont fermées et nous ferons en sorte qu'elles restent fermées, que les choses soient claires !», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale.

Selon le ministère turc de la Défense, deux soldats turcs ont été tués et six autres blessés lors d’une attaque de l’armée syrienne dans la province d’Idleb. Le ministère turc rapporte par ailleurs que l’armée turque a par la suite riposté en ciblant des positions de l’armée syrienne.

Mardi 3 mars

La Russie a fait savoir ce 3 mars que la Turquie tentait de déplacer 130 000 migrants vers la frontière grecque, selon l'agence de presse Interfax qui cite le ministère russe de la Défense. Selon le Centre pour la réconciliation des parties en Syrie, les deux tiers d'entre eux ne sont pas des Syriens mais des Afghans, des Irakiens et des ressortissants de pays africains.

L'Union européenne a dépêché en urgence de hauts responsables en Turquie pour protester contre sa décision de laisser passer les migrants et a exprimé sa solidarité avec la Grèce voisine confrontée à un afflux à sa frontière.

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, ainsi que le commissaire européen à la Gestion des crises, Janez Lenarcic, doivent effectuer une visite de deux jours à Ankara pour des discussions «à haut niveau» sur la situation en Syrie, selon Bruxelles.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui s'est rendue en Grèce à Kastanies, à la frontière turque, a pour sa part durci le ton.

En Syrie, «on va vers un cataclysme» en raison de la «crise humanitaire gravissime» provoquée par l'offensive du régime de Damas et de son allié sur la province rebelle d'Idleb (nord-ouest), a ajouté le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.

«Une fois encore, ce sont les populations civiles qui souffrent les premières, dans des conditions extrêmes, otages d'un jeu condamnable de puissances cyniques», a-t-il relevé.

«Cette offensive, si elle se poursuit, fait peser un risque de dispersion des éléments terroristes qui se trouvent aujourd'hui à Idleb», a-t-il également insisté.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a jugé «inacceptable», le 3 mars, le «chantage» de la Turquie, qui menace de laisser passer des millions de migrants vers l'Europe si elle n'obtient pas une aide de l'Union européenne pour gérer le flux de réfugiés syriens.

«L'usage par la Turquie des migrants comme moyen de pression et de chantage sur l'Europe est absolument inacceptable», a-t-il déclaré à l'Assemblée nationale, reprochant à Ankara «d'instrumentaliser les réfugiés et migrants déjà présents sur son territoire».

«Nous avons conclu un accord en mars 2016, cet accord doit être respecté, il est respecté par l'Europe et tous les pays membres l'appliquent depuis quatre ans, il doit être respecté aussi par la Turquie d'autant plus que les engagements financiers sont très significatifs», a ensuite souligné le chef de la diplomatie française.

Frontex, l'agence de protection des frontières de l'Union européenne, a fait savoir qu'elle finalisait ses plans pour envoyer des ressources supplémentaires à la Grèce, tandis que plusieurs pays membres, dont l'Autriche, ont également offert un soutien supplémentaire. Frontex enverrait une équipe de déploiement rapide ainsi que 100 nouveaux gardes-frontières pour soutenir plus de 500 hommes actuellement aux frontières terrestres et maritimes.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell se rend à Ankara les 3 et 4 mars pour des discussions «à haut niveau» sur la situation dans la province d'Idleb, a annoncé l'UE dans un communiqué.

Selon le ministère de la Défense turc, un avion de combat du gouvernement syrien a été abattu par l'armée turque dans la zone d'Idleb. Il n'y a pour l'heure pas de confirmation du côté syrien. 

Lundi 2 mars

Le Kremlin affirme que la coopération avec la Turquie en Syrie est d'une «grande importance». 

«Nous conservons notre engagement à l'égard des accords de Sotchi, sommes pour l'intégrité territoriale de la Syrie, soutenons la lutte contre les terroristes [...] et naturellement donnons une grand  à la coopération avec nos partenaires turcs», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors d'une conférence de presse téléphonique. 

Recep Tayyip Erdogan espère parvenir à un cessez-le-feu à Idleb avec Vladimir Poutine. «Je vais aller à Moscou [le 5 mars] et discuter des développements [en Syrie] avec Vladimir Poutine. J'espère que là-bas, il prendra les mesures nécessaires comme un cessez-le-feu et que nous trouverons une solution à cette affaire,» a-t-il affirmé lors d'un discours à Ankara.

«Notre président se rendra en Russie le 5 mars pour une visite d'une journée», a déclaré la présidence turque dans un communiqué. Ce déplacement intervient alors que les relations entre Ankara et Moscou se sont dégradées ces dernières semaines en raison de la dégradation sécuritaire au nord-ouest de la Syrie. 

Dimanche 1 mars

Les ministres des Affaires étrangères des pays de l'Union européenne doivent participer à une «réunion extraordinaire» cette semaine pour discuter de l'aggravation de la situation en Syrie, qui pousse des populations à fuir vers les frontières de l'UE avec la Turquie, a annoncé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Selon l’agence de presse publique syrienne SANA, l'armée turque a abattu deux avions de l'armée syrienne dans la province d'Idleb. Selon cette même source, les deux pilotes se sont éjectés de leurs appareils et sont sains et saufs. 

Le rédacteur en chef de Sputnik Turquie,Mahir Boztepe, a été interpellé à Ankara. Son arrestation intervient alors que les tensions sont particulièrement vives entre Moscou et Ankara sur le dossier syrien. L'interpellation a également été annoncée sur Twitter par la rédactrice en chef globale du groupe RT, Margarita Simonian.

Le ministère russe de la Défense a démenti la destruction d'un avion Soukhoï Su-24 par un missile sol-air au-dessus de la zone de désescalade d'Idleb. 

Dans un communiqué publié ce 1er mars, le département de l’information et de la presse du ministère russe des Affaires étrangères , a condamné l'agression, en Turquie, de journalistes travaillant pour l'agence de presse russe Sputnik sur fond de tensions russo-turques en Syrie.

«Des manifestants agressifs ont fait irruption dans les appartements des employés de Sputnik Turquie, qui sont des citoyens turcs, en scandant des slogans menaçants. Les journalistes ont été intimidés par des violences physiques et on leur a demandé de cesser leurs activités professionnelles», apprend-t-on notamment. 

Le ministère russe a appelé «les autorités turques à intervenir dans cette affaire, à assurer la sécurité des représentants des médias russes», et à faire la lumière sur cet incident.

La Turquie a annoncé ce 1er mars qu'elle avait lancé une offensive militaire contre l'armée syrienne à Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, en réponse à des attaques qui ont infligé de lourdes pertes à Ankara cette semaine.

«L'opération "Bouclier du Printemps", déclenchée après la vile attaque du 27 février à Idleb, se poursuit avec succès», a déclaré le ministre turc de la Défense Hulusi Akar, ajoutant qu'Ankara n'avait «pas l'intention» d'entrer dans une confrontation avec Moscou, qui soutient l'armée syrienne. 

Damas annonce avoir abattu un drone turc à Saraqeb, dans la province d'Idleb. La télévision publique syrienne, citée par Reuters, a de son côté démenti la destruction d'un de ses avions par l'armée turque.

Citant la télévision publique syrienne, Reuters annonce que l'armée syrienne a fermé l'espace aérien de la province d'Idleb aux aéronefs ainsi qu'aux drones. 

L'agence de presse turque Anadolu annonce qu'un avion de l'armée syrienne aurait été abattu à Idleb. 

Samedi 29 février

A l'initiative de la partie française, Vladimir Poutine a eu une conversation téléphonique avec le président français Emmanuel Macron, ce 29 février. Leur échange a porté sur la Syrie, compte tenu de la forte aggravation des tensions dans la zone d’Idleb. Vladimir Poutine a informé le président français des mesures prises pour lutter contre les terroristes dans le nord-ouest de la Syrie. Des questions liées à la situation humanitaire dans la région ont été également soulevées.

Le président russe a également affirmé que tous les aspects du règlement du conflit syrien devraient être discutés de manière approfondie, à Moscou, lors du sommet russo-turc prévu dans les prochains jours.

La Turquie maintiendra ses frontières avec l'Europe ouvertes pour permettre aux migrants de passer, a affirmé ce 29 février le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Il reproche à l'Union européenne de ne pas suffisamment aider Ankara à porter le fardeau.

«Nous n'allons pas fermer les portes», a-t-il déclaré, affirmant qu'au moins 18 000 migrants avaient déjà franchi celles-ci pour traverser vers l'Europe depuis la veille, un chiffre impossible à confirmer.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré ce 28 février qu'il avait sommé la Russie de s'«ôter de son chemin» en Syrie lors d'un entretien téléphonique la veille avec Vladimir Poutine, après la mort de nombreux soldats turcs en Syrie.

«J'ai dit à [Vladimir] Poutine: "Que faites-vous là-bas ? Si vous voulez établir une base, allez-y, mais ôtez-vous de notre chemin. Laissez-nous seul à seul avec le régime [syrien]"», a déclaré le président turc lors d'un discours à Istanbul, ajoutant que les forces syriennes «paieront le prix» de leurs attaques contre l'armée turque.

La Russie a annoncé ce 29 février que plusieurs jours de discussions à Ankara avec la Turquie avaient débouché sur un accord entre les deux pays pour réduire les tensions dans le nord-ouest de la Syrie.

«Des mesures concrètes visant à obtenir une stabilité durable dans la zone de désescalade d'Idleb ont été examinées», a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères. «Des deux côtés, l'accent a été mis sur la réduction des tensions sur le terrain tout en poursuivant la lutte contre les terroristes reconnus comme tels par le Conseil de sécurité des Nations unies», a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué.

Vendredi 28 février

Selon le ministère turc de la Défense, un soldat turc a été tué et deux ont été blessés dans une nouvelle attaque attribuée aux forces syriennes dans la région d'Idleb.

Les présidents russe et turc, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, pourraient se rencontrer la semaine prochaine à Moscou. «Une possible rencontre est actuellement en préparation au plus haut niveau, à Moscou le 5 ou le 6 mars», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes.

Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait tenir aujourd'hui une réunion d'urgence sur les derniers développements en Syrie, selon des diplomates.

Cette réunion est attendue à 16H (21H GMT), a précisé à quelques journalistes le président en exercice du Conseil de sécurité, l'ambassadeur belge Marc Pecsteen de Buytswerve. Elle est demandée par les Etats-Unis, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France, la Belgique, l'Estonie et la République dominicaine, a-t-il précisé.

«J’ai exprimé à mon homologue les condoléances et la solidarité de la France avec la Turquie à la suite de l’attaque conduite hier contre les forces turques dans le nord-ouest de la Syrie», a déclaré le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian dans un communiqué à l'issue d'un entretien avec son homologue turc, Mevlut Cavusoglu.

L'Union européenne attend de la Turquie un «respect de ses engagements» pris dans le cadre du pacte migratoire conclu en 2016, a déclaré la Commission, réagissant à des propos d'un haut responsable turc sur les migrants qui essayent de se rendre en Europe.

«De notre point de vue, l'accord [...] tient toujours et nous attendons de la Turquie qu'elle respecte ses engagements», a déclaré un porte-parole, Peter Stano, lors d'un point de presse quotidien.

Lors de leur échange téléphonique, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont convenu, ce 28 février, de mettre en place de nouvelles mesures visant à un apaisement des tensions en Syrie, particulièrement dans le nord-ouest du pays, selon des informations du Kremlin rapportées par l'agence Reuters.

L'Union européenne s'inquiète d'un «risque de confrontation militaire internationale majeure» en Syrie et «envisagera toutes les mesures nécessaires pour protéger ses intérêts en matière de sécurité», a annoncé le chef de sa diplomatie Josep Borrell.

«Il est urgent de mettre un terme à l'escalade actuelle. Il y a un risque de glissement vers une confrontation militaire internationale ouverte majeure», a-t-il déclaré dans un message sur son compte twitter. «L'UE appelle toutes les parties à une désescalade rapide et regrette toutes les pertes de vies humaines», a-t-il ajouté. «L'UE envisagera toutes les mesures nécessaires pour protéger ses intérêts en matière de sécurité. Nous sommes en contact avec tous les acteurs concernés», a-t-il conclu.

Un haut responsable turc a déclaré plus tôt que la Turquie n'empêcherait plus les migrants qui essaient de se rendre en Europe de franchir la frontière, peu après la mort d'au moins 33 militaires turcs dans la région d'Idleb (nord-ouest de la Syrie) dans des frappes aériennes attribuées par Ankara à Damas, soutenu militairement par la Russie.

La Grèce a décidé de renforcer ses patrouilles à la frontière avec la Turquie après cette annonce.

Le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont discuté au téléphone ce 28 février après la mort d'au moins 33 soldats turcs dans le nord-ouest de la Syrie, a annoncé Sergueï Lavrov.

Ce coup de fil a eu lieu à l'initiative d'Ankara, a précisé le chef de la diplomatie russe qui a présenté ses condoléances à la Turquie, assurant vouloir éviter que de «telles tragédies» se reproduisent et que Moscou «fait tout pour assurer la sécurité des soldats turcs» déployés en Syrie.

Selon une source proche du président syrien Bachar el-Assad, citée par le journaliste Georges Malbrunot, les Turcs auraient livré des missiles sol-air aux rebelles, provoquant la colère de Moscou et Damas.

«On ne comprend pas pourquoi Erdogan provoque Poutine», explique cette même source dont les propos ont été rapportés par Georges Malbrunot (Le Figaro). «Il sait très bien qu’il sera perdant sur le champ de bataille. Il menace et après ? Les Turcs ont déjà 17 morts dans leurs postes d’observation qui sont encerclés. Tant que l’espace aérien est contrôlé par les Russes et interdit aux avions de combat turcs, l’armée syrienne pourra opérer. Les Turcs ont fourni des missiles sol-air MANPADS aux rebelles qui nous ont abattu des hélicoptères, et ils ont essayé de viser des chasseurs russes», soutient encore cette source.

La Turquie a rejeté la version avancée par la Russie selon laquelle des soldats turcs tués la veille par des frappes aériennes dans le nord-ouest de la Syrie avaient été touchés car ils se trouvaient parmi des «unités combattantes de groupes terroristes» qui étaient ciblées par les avions.

«J'aimerais souligner qu'aucun élément armé ne se trouvait aux côtés de nos unités au moment de cette attaque», a déclaré le ministre turc de la Défense Hulusi Akar, cité par l'agence de presse étatique Anadolu.

Moscou avait par ailleurs précisé que la Turquie n'avait pas communiqué la présence de ses troupes dans la zone concernée et qu'elles «n'auraient pas dû s'y trouver». Des déclarations elles aussi démenties par le ministre turc de la Défense.

«L'attaque a eu lieu alors même que les coordonnées de nos unités avaient été communiquées aux responsables russes présents sur le terrain», a assuré Hulusi Akar, ajoutant que «l'attaque [avait] continué en dépit de nos avertissements après la première frappe». «Lors des bombardements aériens, des ambulances ont elles aussi été touchées», a-t-il soutenu.

La Russie a annoncé l'envoi en mer Méditerranée de deux frégates via le détroit du Bosphore, à l'heure où les tensions montent en Syrie entre Moscou et Ankara.

Les frégates Amiral Grigorovitch et Amiral Makarov ont quitté leur port de Sébastopol en péninsule de Crimée et commencé à traverser le détroit du Bosphore, a déclaré un porte-parole de la flotte russe de la mer Noire aux agences de presse Interfax et Ria Novosti.

Les deux frégates, équipées de missiles de croisière Kalibr, «effectuent une traversée planifiée de Sébastopol vers la haute mer où elles intégreront le groupe permanent de la Marine en Méditerranée», a déclaré ce porte-parole, Alexeï Roulev, sans toutefois préciser dans quelle zone les frégates se rendaient.

Ankara a déclaré avoir effectué des bombardements de représailles contre l'armée syrienne dans la province d'Idleb. «Toutes les positions connues du régime ont été prises sous le feu de nos unités terrestres et aériennes», a affirmé le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, dans un communiqué.

16 soldats de l'armée syrienne ont été tués dans ces représailles, selon l'organisme controversé Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les bombardements turcs menés «par l'artillerie ou avec des drones» armés ont visé des positions de l'armée syrienne notamment dans le sud ou dans l'est de la province d'Idleb, a précisé l'OSDH.

Damas n'a pas fourni de bilan, ni commenté l'escalade avec Ankara dans cette province du nord-ouest de la Syrie.

Les représentants des pays membres de l'Otan vont se réunir en urgence ce 28 février, a annoncé son secrétaire général Jens Stoltenberg.

La réunion du Conseil de l'Atlantique nord, qui réunit les ambassadeurs des 29 pays membres de l'Otan, a été convoquée à la suite d'une demande de la Turquie, en vertu de l'article 4 du traité, selon un communiqué de l'Alliance. 

Cet article peut être invoqué par un allié «qui estime que son intégrité territoriale, son indépendance politique ou sa sécurité est menacée», selon ce communiqué. Il est distinct de l'article 5 du traité de l'Otan qui stipule qu'«une attaque armée contre un ou plusieurs de ses membres en Europe ou en Amérique du Nord doit être considérée comme une attaque contre tous».

La Turquie a exhorté la communauté internationale à mettre en place une zone d'exclusion aérienne dans le nord-ouest de la Syrie pour empêcher les avions de l'armée syrienne et de Moscou de mener des frappes.

«La communauté internationale doit prendre des mesures pour protéger les civils et mettre en place une zone d'exclusion aérienne» dans la région d'Idleb, a déclaré le directeur de la communication de la présidence turque Fahrettin Altun.

Les soldats turcs pris sous le feu de l'armée syrienne étaient parmi des «unités combattantes de groupes terroristes», a affirmé le ministère russe de la Défense, au lendemain de la mort de 33 militaires turcs.

«Des militaires turcs, se trouvant au sein d'unités combattantes de groupes terroristes, ont été pris sous le feu des soldats syriens» dans la province d'Idleb, a déclaré le ministère.

Celui-ci affirme que la Turquie n'avait pas communiqué la présence de ses troupes dans la zone concernée et qu'elles «n'auraient pas dû s'y trouver». «Les forces aériennes de la Russie n'ont pas été utilisées dans cette zone», poursuit le communiqué.

Interrogé par des médias turcs, Omer Celik, porte-parole du parti présidentiel turc AKP, a qualifié la frappe qui a tué au moins 33 soldats turcs d'attaque contre l'Otan et la communauté internationale : «Nous appelons l'Otan à entamer des consultations. Ce n'est pas seulement [une attaque] contre la Turquie, c'est une attaque contre la communauté internationale. Une réaction commune est nécessaire. Cette attaque était également dirigée contre l'Otan.»

Au moins 33 soldats turcs ont été tués ce 27 février dans des frappes aériennes de l'armée syrienne dans la province d'Idleb selon l'agence de presse turque Anadolu qui cite, Rahmi Dogan, le gouverneur de la province de Hatay, une province turque limitrophe de la Syrie. Selon cette même source, plusieurs militaires ont par ailleurs été grièvement blessés et rapatriés pour être hospitalisés. Un précédent bilan faisait état de neuf soldats tués. Dans la foulée de cette première annonce, la présidence turque a annoncé que Recep Tayyip Erdogan avait convoqué un conseil de sécurité extraordinaire sur la Syrie, auquel ont participé notamment le ministre de la Défense, le chef de l'armée ainsi que le patron des services secrets. Il a également exhorté la communauté internationale à mettre en place une zone d'exclusion aérienne dans le nord-ouest de la Syrie.

Ces soldats turcs pris sous le feu de l'armée syrienne se trouvaient parmi des «unités combattantes de groupes terroristes», a affirmé ce 28 février le ministère russe de la Défense. «Des militaires turcs, se trouvant au sein d'unités combattantes de groupes terroristes, ont été pris sous le feu des soldats syriens» dans la province d'Idleb, a déclaré le ministère.

L'Otan convoque une réunion en urgence

Celui-ci affirme que la Turquie n'avait pas communiqué la présence de ses troupes dans la zone concernée et qu'elles «n'auraient pas dû s'y trouver». «Les forces aériennes de la Russie n'ont pas été utilisées dans cette zone», poursuit le communiqué.

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a annoncé dans la foulée une réunion en urgence des ambassadeurs des 29 pays de l'Otan. Ce nouveau regain de tensions intervient alors que la situation sécuritaire est déjà délétère dans la province d'Idleb. Des combats meurtriers entre forces du gouvernement syrien et soldats turcs ont lieu depuis début février, où Ankara est accusée de soutenir les groupes djihadistes et a renforcé ses positions militaires.

En face, Damas clame sa volonté de poursuivre sa progression pour reprendre la dernière région qui échappe à son contrôle et où elle a lancé une offensive avec l'aide des raids aériens de son allié russe. La Syrie a en outre accusé le président turc d'être «déconnecté de la réalité». «Le chef du régime turc fait des déclarations vides, creuses et ignobles ne pouvant provenir que d'une personne déconnectée de la réalité», avait notamment déploré une source au sein du ministère syrien des Affaires étrangères citée par l'agence Sana. 

Ce même 27 février, le ministère russe de la Défense a accusé la Turquie d'appuyer militairement des «groupes armés illégaux» et ainsi estimé qu'Ankara violait les accords de Sotchi.