Le ministère russe de la Défense a accusé ce 27 février la Turquie de soutenir militairement les groupes armées combattant l'armée syrienne dans la province d'Idleb. «En violation des accords de Sotchi [de 2018], la partie turque continue de soutenir des groupes armés illégaux dans la zone de désescalade d'Idleb par des tirs d'artillerie», a déclaré le ministère, ajoutant dans la foulée que la Turquie avait également recours à des drones.
Citant le représentant russe pour la Syrie, Oleg Jouravlev, le ministère russe de la Défense a par ailleurs affirmé qu'un drone turc avait été abattu le 25 février alors qu'il s'apprêtait à franchir la frontière turco-syrienne pour frapper les forces gouvernementales syriennes. Ankara n'a pour l'heure pas réagi à la déclaration du ministère russe. Plus tôt, la télévision russe, citée par Reuters, avait affirmé que des spécialistes militaires turcs présents à Idleb utilisaient des missiles antiaériens pour tenter d'abattre des avions militaires russes et syriens.
Ce n'est pas la première fois que la Russie reproche à la Turquie de ne pas respecter les accords de cessez-le-feu en Syrie. Evoquant les accords de Sotchi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait expliqué que la Turquie avait l'obligation de neutraliser les groupes terroristes mais que «tous ces groupes bombardent les troupes syriennes et mènent des actions agressives contre les installations militaires russes».
Malgré cette escalade des tensions, notamment dans la province d'Idleb, les présidents russe et turc ont convenu avec leur homologue français ainsi que la chancelière allemande de se réunir le 5 mars à l'occasion d'un sommet sur la Syrie qui portera notamment sur la situation à Idleb, d'où la Turquie a récemment annoncé qu'elle n'entendait pas se retirer.