C'est une première depuis huit ans. L'armée syrienne a repris le contrôle de 28 poches contrôlées par des groupes islamistes (notamment Hayat Tahrir al-Cham, dont l'une des composantes est le Front al-Nosra, ancienne branche syrienne d'al-Qaïda) à l'ouest et au nord d'Alep, selon l'agence de presse publique syrienne SANA.
Toujours selon cette agence, les combattants djihadistes se sont retirés de leurs avant-postes vers la frontière turque, laissant la totalité de la périphérie d'Alep aux mains des forces de Bachar el-Assad, ce qui n'était pas arrivé depuis 2012.
L'armée du gouvernement syrien a lancé une opération militaire dans la région d'Alep (Nord du pays) et dans celle d'Idleb, un peu plus à l'Ouest, le 25 janvier après une nouvelle rupture de cessez-le-feu par les combattants opposés à Bachar el-Assad. Depuis, les troupes syriennes ont repris le contrôle de plus de 50% du territoire de la zone d'Idleb et libéré les quartiers sud et ouest d'Alep. Une route stratégique reliant Damas et Alep, avec ses centres industriels, a également été reprise des rebelles.
La ville d'Alep avait été libérée en 2016 lors d'une opération conjointe des forces syriennes et russes, mais des groupes djihadistes s'étaient repliés dans la périphérie et les villages voisins, qu'ils utilisaient comme base pour frapper Alep.
La Turquie appelle à cesser l'offensive syrienne sur Idleb
Ce succès militaire stratégique intervient dans un contexte régional particulièrement tendu entre Damas et Ankara, qui a viré à l'affrontement ces derniers jours. Le 15 février, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu avait demandé à son homologue russe Sergueï Lavrov que Damas cesse son offensive de reconquête dans la région d'Idleb, autre point de repli des groupes terroristes.
«Les attaques sur Idleb doivent cesser et il est nécessaire d'établir un ultime cessez-le-feu qui ne devra pas être violé», a ainsi déclaré le ministre turc à des journalistes en marge de la Conférence sur la Sécurité de Munich, durant laquelle il a rencontré Sergueï Lavrov.
Une délégation turque doit se rendre à Moscou ce 17 février, après une visite de responsables russes la semaine dernière.