Un tribunal moscovite a condamné le 13 janvier les réseaux sociaux Twitter et Facebook à des amendes pour non-respect d'une loi exigeant que les données des utilisateurs russes soient stockées sur le territoire national.
Les deux groupes ont été condamnés à des amendes de quatre millions de roubles (environ 58 000 euros au taux actuel) chacun, selon les agences de presse russes. Ils risquaient jusqu'à six millions de roubles d'amende. Selon le tribunal, les deux réseaux sociaux disposent de dix jours pour faire appel de ces décisions et de 60 jours pour payer leurs amendes.
La Russie travaille depuis plusieurs années à se doter d'un «internet souverain» capable de fonctionner de manière indépendante en cas de coupure du pays des grands serveurs mondiaux, mais aussi à accroître son contrôle sur le web.
A ce titre, les autorités n'ont cessé de donner des tours de vis sur la toile russe, bloquant des contenus et sites liés à l'opposition, mais aussi des services qui refusaient de coopérer avec elles. La Russie a déjà ordonné en 2016 le blocage du réseau social professionnel LinkedIn, qui avait refusé de se plier à la loi sur le stockage des données des utilisateurs russes. LinkedIn est depuis inaccessible en Russie.
En avril 2018, Roskomnadzor (le service fédéral de supervision des communications) avait annoncé sa volonté de mettre au pas Facebook mais semble avoir renoncé à sa volonté de bloquer le site web. «Les amendes valent mieux que le blocage», a déclaré le 18 janvier le patron de l'agence, Alexandre Jarov, ajoutant que «la question du blocage de Facebook ne vaut pas la peine d'être posée».