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Hassan Rohani estime que les Américains «n'ont pas compris la grandeur du peuple iranien»

Des milliers d'Iraniens ont célébré les 41 ans de la République islamique d'Iran dans un contexte de tension extrême avec les Etats-Unis, ce fut l'occasion pour le président iranien de tenter en un discours de galvaniser leur ferveur patriotique

Le président iranien a profité des célébrations du 41e anniversaire de la Révolution islamique pour se livrer à un discours destiné à remobiliser son pays devant l'intensification des actes d'hostilité des Etats-Unis. 

«Il est insupportable pour les Etats-Unis d'accepter la victoire d'une grande nation et qu'une superpuissance ait été chassée de cette terre», a estimé le chef d'Etat depuis Téhéran le 11 février. 

Alors que la météo n'était pas au beau fixe, des milliers d’Iraniens ont tout de même bravé le froid pour célébrer le 41e anniversaire de l'instauration de la République islamique d'Iran. Les manifestants ont brandi des drapeaux et des portraits du fondateur de la République islamique, l'ayatollah Ruhollah Khomeiny tout en convergeant vers la place Azad de la capitale Téhéran. 

Les Etats-Unis pensent qu'ils font face à 41 ans de civilisation. Non, les Américains font face à des milliers d'années de civilisation iranienne

«C'est naturel pour eux [les Etats-Unis] d'avoir rêvé, pendant 41 ans, à un retour sur cette terre, parce qu'ils savent que nous sommes l'un des pays les plus puissants» du Moyen-Orient, a estimé le président iranien dans son discours, non sans rappeler les événements douloureux, dus à la contrainte américaine, ayant marqué le pays. 

«Ces deux dernières années, l'Amérique a mis une telle pression sur notre peuple bien aimé, sur tout notre système commercial, sur toutes nos importations et sur tous les besoins du pays, pour épuiser la patience de notre population», a-t-il déclaré. 

Les Etats-Unis et l'Iran, qui n'entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1980, connaissent une phase de tension maximale depuis le retrait unilatéral de Washington en mai 2018 de l'accord international sur le nucléaire iranien et le rétablissement de sanctions économiques lourdes. 

Le niveau d’hostilité entre les deux Etats a pris une nouvelle dimension avec l'assassinat par drone du général des gardiens de la Révolution Qassem Soleimani en Irak, ordonné par Donad Trump, qui a donné lieu à une riposte iranienne sur des bases américaines de la région. 

«Les Américains n'ont pas compris la grandeur du peuple iranien. Les Etats-Unis pensent qu'ils font face à 41 ans de civilisation. Non, les Américains font face à des milliers d'années de civilisation iranienne», a par ailleurs estimé le chef d'Etat. 

L'Etat a appelé les Iraniens à descendre en masse dans la rue pour ces célébrations alors que l'année écoulée a été marquée par une série de tensions avec les Etats-Unis, mais aussi une série de manifestations violentes sur fond d'augmentation du prix du carburant. 

«Sécuriser notre pays et notre région dépend de notre unité, et la participation à ce rassemblement est un symbole de cette unité», a déclaré Hadi Khamenei, frère de l'ayatollah Ali Khamenei, successeur de Khomeiny à l'occasion de ces célébrations. 

L'assassinat du général Soleimani avait déjà donné lieu à des manifestations monstre dans le pays en janvier 2019. 

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