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Campagne présidentielle américaine : les primaires démocrates tournent au fiasco

Alors que l'application censée permettre de connaître rapidement les résultats du vote du caucus n'a pas fonctionné correctement le 3 février, les candidats démocrates annoncent eux-mêmes leurs résultats. Surprise : Joe Biden finirait quatrième.

Le premier scrutin des primaires démocrates, dans l'Iowa, a viré au fiasco le 3 février faute de résultats officiels, poussant le sénateur Bernie Sanders à se revendiquer en tête devant le modéré Pete Buttigieg dans la course pour désigner le futur adversaire de Donald Trump.

«Iowa, tu as surpris le pays», a lancé le jeune «Mayor Pete», inconnu sur la scène nationale il y a encore un an, dans un discours très offensif au cours duquel il s'est dit «victorieux». «Ce soir, un espoir improbable est devenu une réalité indéniable», a clamé cet ex-maire d'une ville moyenne de l'Indiana, qui espère avoir créé à 38 ans la surprise pour prendre le leadership du camp modéré.

Bernie Sanders, 78 ans, héraut de l'aile gauche du parti, a lui aussi affirmé avoir engrangé un «très très beau succès», comme le prédisaient les sondages dans ce premier Etat à voter. «Ce jour marque le début de la fin pour Donald Trump», a-t-il martelé.

Son équipe de campagne a publié dans la nuit du 3 au 4 février ses propres données partielles portant sur 40% des bureaux de vote, «en raison de l'incapacité du Parti démocrate de l'Iowa à publier des résultats» à cause d'une défaillance technique.

Surprise : Sanders, Buttigieg, Warren sur le podium... puis Joe Biden

Elles placent Bernie Sanders en tête avec 28,62% devant Pete Buttigieg (25,71%) et la sénatrice Elizabeth Warren (18,42%), elle aussi à la gauche du parti.

Un des principaux enseignements de ces chiffres, s'ils sont confirmés, est la contre-performance de l'ancien vice-président Joe Biden, 77 ans, qui n'arrive que quatrième avec 15,08% alors qu'il caracole depuis des mois en tête des sondages au niveau national.

Doublé par Pete Buttigieg, premier homosexuel déclaré à avoir des chances d'accéder à la Maison Blanche, il est même talonné par une autre sénatrice modérée, Amy Klobuchar, qui n'a jamais décollé au niveau national. «Nous sommes au-delà de nos espérances», s'est réjouie cette élue du Midwest.

L'application censée transmettre au parti les résultats des caucus n'a pas marché, tout comme le système téléphonique de secours

Comme d'autres, Amy Klobuchar devait prendre dans la foulée un avion pour le New Hampshire, deuxième Etat à voter, le 11 février, alors que le vainqueur officiel de l'Iowa n'était pas connu.

Car six heures après le coup d'envoi des «caucus», le Parti démocrate n'était pas en mesure de dire quand les résultats seraient annoncés – pas avant la journée du 4 février, selon certains médias américains. Les organisateurs évoquaient des «incohérences» dans leur calcul et expliquaient vouloir s'assurer de la fiabilité des données. Ils ont toutefois démenti toute irrégularité, alors que le camp Trump a aussitôt accusé les dirigeants démocrates de tricherie.

L'équipe Biden s'est fendue d'une lettre aux organisateurs pour demander des «explications». «L'application censée transmettre au parti les résultats des caucus n'a pas marché, tout comme le système téléphonique de secours», a-t-elle protesté. Ce raté s'ajoute à un système déjà complexe, avec quelque 1 700 «caucus» ou assemblées où les électeurs se sont regroupés pour désigner leur candidat lors de deux tours de scrutin dans une ambiance parfois tumultueuse.

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