Un ancien haut responsable et porte-parole du groupe islamiste syrien Jaych al-Islam (armée de l’Islam) a été interpellé le 29 janvier à Marseille par l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCHGCG), la Section de recherches de Marseille et le GIGN.
Islam Alloush, né Majdi Mustafa Nameh en 1988, a ensuite été mis en examen, le 31 janvier, notamment pour «actes de torture et complicité», «crimes de guerre» et «complicité de disparitions forcées» commis entre 2013 et 2016, selon une source judiciaire de l’AFP. Il a été placé en détention provisoire sur décision d'un juge des libertés et de la détention, conformément aux réquisitions du Parquet national antiterroriste (PNAT).
Il se trouvait sur le territoire français au titre d’un visa Erasmus.
«Première enquête judiciaire portant sur les crimes commis par le groupe armé»
D’obédience salafiste, l'organisation Jaych al-Islam est suspectée de l'enlèvement, le 9 décembre 2013, de l'avocate et journaliste syrienne Razan Zeitouneh, de son mari Waël Hamada et de deux de ses collaborateurs, Samira Khalil et Nazem Hammadi, qui n'ont jamais été retrouvés.
Razan Zeitouneh, qui a reçu en 2011 le Prix Sakharov des droits de l'Homme en compagnie d'autres militants du Printemps arabe, avait été l’une des figures de l’opposition au gouvernement de Bachar al-Assad. Elle rapportait notamment les violations des droits de l’Homme commises par toutes les parties au conflit, dont le groupe islamiste syrien Jaych al-Islam.
En juin 2019, une plainte accusant des membres de cette organisation d'avoir commis des «actes de torture» et des «crimes contre l’humanité et crimes de guerre» dans la Ghouta (zone entourant l’est de Damas), entre 2012 et avril 2018, avait été déposée. L'initiative avait été portée par la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), la Ligue des droits de l'Homme (LDH) et le Centre syrien des médias (SCM), ainsi que par des membres des familles des personnes disparues, au terme de plusieurs années de recherches des ONG sur ce groupe terroriste.
Pour la FIDH dans un communiqué publié le 31 janvier, cette mise en examen ouvre «la voie à la première enquête judiciaire portant sur les crimes commis par le groupe armé».
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