Après avoir été coupée d'une photo où elle posait avec d'autres militantes pour le climat, dont Greta Thunberg, à Davos, l'Ougandaise Vanessa Nakate a accusé les médias de racisme. Dans une vidéo postée sur son compte Twitter, la jeune femme, très émue, a dénoncé le fait que «divers» organismes, dont l'agence de presse américaine AP, l'aient retirée des photos du forum économique qui se tient en Suisse chaque année. Elle a affirmé que cet incident lui faisait comprendre pour la première fois de sa vie «la définition du mot racisme».
«Vous n'avez pas simplement effacé une photo. Vous avez effacé un continent», a déploré la jeune activiste africaine, assurant toutefois être «plus forte que jamais». «L'Afrique est le continent qui émet le moins de carbone, mais nous sommes les plus touchés par la crise climatique», a expliqué Vanessa Nakate dans sa vidéo. Plusieurs personnalités ont exprimé leur indignation et leur soutien à la jeune femme. «Je suis vraiment désolée qu'ils t'aient fait ça», a notamment commenté Greta Thunberg. «Tu es la dernière qui mériterait cela ! Nous sommes tous si reconnaissants pour ce que tu fais et nous t'envoyons tout notre amour et notre soutien», a ajouté la jeune égérie de l'écologie.
AP, qui a depuis retiré la photo coupée et mis à la place l'originale, a déclaré qu'il n'y avait «aucune mauvaise intention» derrière ce recadrage, réalisé pour des raisons esthétiques, selon les arguments avancés. «Le photographe a essayé de faire sortir une photo rapidement dans un délai très court et l'a recadrée pour des raisons de composition, car il pensait que le bâtiment en arrière-plan [derrière Vanessa dans le cliché] était distrayant», a déclaré le directeur de la photographie de l'agence de presse, David Ake.
Vanessa Nakate avait donné une conférence de presse à Davos le 24 décembre, aux côtés des autres militantes européennes pour le climat Greta Thunberg, Loukina Tille, Luisa Neubauer et Isabelle Axelsson.