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Au terme de son mandat présidentiel, Vladimir Poutine ne veut pas suivre l'exemple de Singapour

Que contiendra la future réforme constitutionnelle russe ? Vladimir Poutine a souligné qu'il ne comptait pas imiter l'ancien Premier ministre de Singapour Lee Kuan Yew, qui a conservé un grand pouvoir après sa démission par la création d'un poste.

Depuis que le président russe Vladimir Poutine a présenté les contours d'une future réforme constitutionnelle, le 15 janvier, les interrogations vont bon train dans la presse quant au devenir de Vladimir Poutine à l'issue de son mandat présidentiel, en 2024. Si le chef d'Etat esquive d'ordinaire les questions sur ce thème, il a livré plusieurs commentaires qui lui sont liés ces derniers jours.

Ce 22 janvier, le président russe participait à une rencontre dans le centre éducatif Sirius, fondé en 2013 à son initiative et visant à repérer et former de jeunes talents. L'un des participants à la rencontre a interrogé Vladimir Poutine sur l'exemple de l'ancien dirigeant de Singapour, Lee Kuan Yew. Celui-ci a été Premier ministre de 1959 à 1990 et, après avoir démissionné de son poste, a continué de jouer un rôle central dans la politique de Singapour, en devenant «ministre senior» puis «ministre mentor», jusqu'en 2011. Vladimir Poutine ne souhaite pas s'en inspirer : «Notre pays devrait être une république présidentielle forte [...] Ce que vous proposez saperait l'institution présidentielle. Je pense que pour un pays comme la Russie, cela ne peut pas s'appliquer», a-t-il déclaré.

Le président russe a également jugé que la mise en place d'une institution supra-présidentielle en Russie provoquerait une situation de dualité du pouvoir exécutif, ce qui serait inacceptable à ses yeux. «Si nous avons une sorte d'institution [qui se trouve] au-dessus du président, cela ne se traduira par un double pouvoir. C'est une situation absolument fatale pour un pays comme la Russie», a-t-il dit ainsi déclaré.

Vladimir Poutine refuse de toucher à la limite des mandats présidentiels

Le 18 janvier également, Vladimir Poutine s'était exprimé sur le devenir des institutions russes. Lors d'une rencontre ce jour-là avec des anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale, un vétéran avait suggéré au président de modifier la constitution, de façon à ce que les mandats présidentiels ne soient pas limités. «Quant aux mandats, je comprends que beaucoup de nos concitoyens sont préoccupés par la stabilité de la société, la stabilité de l'Etat», a réagi le dirigeant russe, avant d'ajouter : «Dans le même temps, il serait très alarmant de revenir à la situation du milieu des années 1980 [en URSS], lorsque les chefs de l'Etat, un par un, restant au pouvoir jusqu'à la fin de leurs jours, ont quitté ce pouvoir, sans fournir les conditions nécessaires au transfert du pouvoir. Alors moi je vous remercie mais je pense qu'il vaut mieux ne pas revenir [à cette situation].»

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