Les projets des textes finaux de la conférence internationale prévue le 19 janvier à Berlin sur le conflit en Libye sont quasiment achevés, a déclaré le 17 janvier le ministre russe des Affaires étrangères par intérim, Sergueï Lavrov, lors de sa conférence de presse annuelle. Il a toutefois dit regretter que les belligérants refusent de se rencontrer. «Les documents finaux sont maintenant, selon moi, quasiment approuvés [...] Ils respectent pleinement les décisions du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Libye», a indiqué le diplomate.
Il n'a pas apporté de précisions sur le contenu de ces textes et mis en garde contre les excès d'optimisme, malgré le respect depuis le 12 janvier d'un cessez-le-feu arraché par les présidents russe et turc, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan.
Ils refusent même de se retrouver dans la même pièce
Le ministre par intérim a noté que la relation restait «très tendue» entre les principaux belligérants, le chef du gouvernement de Tripoli, Fayez al-Sarraj, et l'homme fort de l'Est du pays, le maréchal Haftar, qui se combattent depuis des mois aux portes de la capitale libyenne.
«Ils refusent même de se retrouver dans la même pièce», a-t-il noté. «Le plus important, maintenant, est qu'après la conférence de Berlin [...] les parties libyennes ne répètent pas les erreurs du passé en fixant de nouvelles conditions et en se lançant des accusations», a déclaré Sergueï Lavrov, qui sera présent le 19 janvier à Berlin en compagnie de Vladimir Poutine. Le 14 janvier, l'Allemagne avait annoncé la tenue d'une conférence consacrée au règlement du conflit libyen. Des représentants de la Russie, des Etats-Unis, de la Turquie, de l'Égypte, de l'UE, de l'ONU et d'autres pays y sont invités. Le chef du gouvernement de Tripoli, Fayez al-Sarraj, et le maréchal Haftar ont déclaré d’avoir accepté l’invitation. L'objectif principal est de consolider la trêve et d'empêcher des ingérences étrangères en Libye.
Signe des tensions, le maréchal Khalifa Haftar avait quitté le 12 janvier Moscou sans signer un accord de cessez-le-feu, à l'inverse de Fayez al-Sarraj. Les sept heures de négociations se sont déroulées par le biais d'intermédiaires russes et turcs, les deux hommes refusant de communiquer directement.
La Libye – qui dispose des plus importantes réserves africaines de pétrole – est en proie au chaos depuis l’intervention de l’OTAN en 2011, qui s'est soldée par la chute et la mort de l'ancien dirigeant Mouammar Kadhafi. Depuis 2014, le pays est miné par une guerre fratricide entre deux hommes, Fayez al-Sarraj, chef du gouvernement d'union national (GNA), et le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est libyen reconnu par la Chambre des représentants de Libye dont le siège est à Tobrouk.
Dans le cadre de ce conflit, Ankara soutient Fayez al-Sarraj et déploie même pour ce faire des militaires.