Selon l'agence Reuters, Recep Tayyip Erdogan a annoncé ce 16 janvier l'envoi de troupes en Libye en soutien au gouvernement d'union nationale libyen (GNA), quelques jours avant la tenue, le 19 janvier, d'une conférence sur la Libye à Berlin pour trouver une issue à la crise. Deux jours plus tôt, le président turc avait exprimé sa colère après le refus de l'homme fort de l'est libyen d'apposer sa signature au texte instaurant un cessez-le-feu en Libye.
Contrairement à Fayez-al Sarraj, chef du GNA, le maréchal Khalifa Haftar avait en effet quitté la capitale russe sans parapher le document. Auparavant, il avait demandé «un peu de temps supplémentaire jusqu'au matin [du 14 janvier]» pour réfléchir, selon le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Recep Tayyip Erdogan avait déjà annoncé le 5 janvier le début du déploiement de soldats turcs en Libye. «La mission de nos soldats là-bas est la coordination [...] Nos soldats sont en train d'être déployés progressivement», a-t-il déclaré au cours d'une interview sur la chaîne CNN Turk. Il avait pour ce faire sollicité le parlement turc pour voter une motion l'y autorisant : sans surprise, il avait obtenu le feu vert des députés le 2 janvier.
Ankara fait ainsi fi de la décision du 4 janvier du Parlement libyen, qui ne reconnaît pas la légitimité du GNA établi à Tripoli, de rompre ses relations avec la Turquie après un récent accord militaire conclu entre Ankara et le GNA.
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