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Libye : Erdogan menace «d’infliger une leçon» à Haftar, après son refus de signer le cessez-le-feu

Le choix du maréchal Haftar de ne pas signer le cessez-le-feu parrainé par Moscou et Ankara, a irrité Recep Tayyip Erodgan : devant les députés de son parti, ce dernier a annoncé que la Turquie répliquerait en cas de reprise des hostilités.

«Nous n'hésiterons jamais à infliger au putschiste [Khalifa] Haftar la leçon qu'il mérite s'il poursuit ses attaques contre l'administration légitime et contre nos frères en Libye» : Recep Tayyip Erdogan n’a pas caché sa colère après le refus de l'homme fort de l'est libyen de ne pas apposer sa signature au texte instaurant un cessez-le-feu en Libye.

S’exprimant ce 14 janvier devant les députés de son parti, le chef de l’Etat turc a néanmoins affirmé qu’il maintenait sa participation à la conférence internationale sur la Libye, prévue le 19 janvier à Berlin : «Nous allons discuter de cette question […] à la réunion de Berlin à laquelle participeront aux côtés de la Turquie, l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, la Russie, l'Italie, l'Egypte, l'Algérie et les Emirats arabes unis.» La Turquie est directement impliquée dans le conflit libyen, ayant annoncé l'envoi de forces militaires afin de soutenir le Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU et dirigé par Fayez al-Sarraj.

Reçu à Moscou aux côtés de Khalifa Haftar, le chef du GNA avait posé sa signature sur un accord formel de cessez-le-feu, mais le ministère russe des Affaires étrangères a fait savoir ce même 14 janvier à l'agence de presse TASS que le maréchal Khalifa Haftar avait quitté la capitale russe sans parapher le document. Il avait demandé, plus tôt, «un peu de temps supplémentaire jusqu'au matin [du 14 janvier]» pour réfléchir, selon le ministère russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Le chef de la diplomatie russe reste néanmoins optimiste quant à la résolution du conflit par la voie diplomatique. Même si aucun accord n'a été, encore, formellement adopté par l’ensemble des parties, il s'est félicité «d'un progrès» concernant les discussions entamées sur ce dossier. 

Le 11 janvier, après plusieurs mois de combat pour prendre le contrôle de la capitale libyenne Tripoli, le maréchal Haftar avait accepté d’instaurer un cessez-le-feu, conformément à un appel lancé par Ankara et Moscou trois jours plus tôt. Le 12 janvier, Fayez al-Sarraj, avait à son tour accepté l’appel à un cessez-le-feu.

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