Alors que les Etats-Unis envisagent de réduire leur présence en Afrique, Emmanuel Macron a laissé entendre qu'il souhaitait les en dissuader.
«J'espère pouvoir convaincre le président Trump que la lutte contre le terrorisme se joue aussi dans cette région [le Sahel] et que le sujet libyen n'est pas séparable de la situation au Sahel et dans la région du lac Tchad», a déclaré le président français lors du sommet France-G5 Sahel à Pau (Pyrénées-Atlantiques), ce 13 janvier, en évoquant le risque de «prolifération du terrorisme» en cas d'échec.
Le chef d'Etat français n'est pas le seul à invoquer la puissance américaine au sujet de la sécurité du Sahel : les dirigeants des cinq Etats sahéliens invités à Pau par Emmanuel Macron, ont en effet «exprimé leur reconnaissance à l'égard de l'appui crucial apporté par les Etats-Unis et ont exprimé le souhait de sa continuité».
Un reploiement des forces américaines en Afrique vers le Pacifique ?
Un peu plus tôt ce 13 janvier, le chef d'état-major américain, le général Mark A. Milley, avait déclaré que les ressources que le Pentagone consacre à l'Afrique ou au Moyen-Orient «pourraient être réduites et ensuite redirigées, soit pour améliorer la préparation de nos forces aux Etats-Unis, soit vers le Pacifique». Une déclaration faite en amont d'une réunion du Comité militaire de l'OTAN, les 14 et 15 janvier.
«Nous sommes en train d'élaborer des options pour le ministre américain [de la Défense]» Mark Esper, a expliqué le général Milley à quelques journalistes. «[Cette réflexion se fait] en coordination avec nos alliés et nos partenaires dans les zones concernées», a-t-il précisé.
Le 24 décembre 2019, The New York Times avait annoncé que les Etats-Unis pourraient bientôt réduire considérablement le nombre de leurs soldats présents en Afrique de l'Ouest, voire entièrement les retirer, afin de réorienter ses forces vers d'autres régions du monde.