Commentant le crash du Boeing 737 de la compagnie aérienne Ukraine International Airlines dans lequel 176 personnes ont perdu la vie le 8 janvier peu après le décollage de l'appareil de Téhéran, Justin Trudeau a affirmé que les éléments mis à sa disposition par les services de renseignement concluaient au fait que l'engin avait été «abattu par un missile sol-air iranien».
«Nous avons des informations de sources multiples, notamment de nos alliés et de nos propres services» qui «indiquent que l'avion a été abattu par un missile sol-air iranien», a ainsi déclaré le Premier ministre canadien lors d'une conférence de presse. Il a ajouté : «Ce n'était peut-être pas intentionnel.»
Dans la foulée, le Premier ministre britannique a appuyé la version de son homologue canadien. Boris Johnson a ainsi affirmé disposer d’un «ensemble d’informations» selon lesquelles le Boeing a été «abattu par un missile sol-air iranien». «Cela pourrait bien avoir été accidentel», a-t-il lui aussi déclaré dans un communiqué.
L'Iran demande au Canada de lui fournir ses informations
L'Iran a réagi aux déclarations de Justin Trudeau. La République islamique a demandé au Canada de «partager» ses informations, selon un communiqué officiel. En outre, le ministère iranien des Affaires étrangères a invité Boeing à «participer» à l'enquête. L'Iran a qualifié la publication d'informations l'incriminant de «mises en scènes douteuses». Enfin, le 10 janvier, le président de l'Organisation de l'aviation civile iranienne (CAO), Ali Abedzadeh, a ainsi déclaré : «une chose est sûre, cet avion n'a pas été touché par un missile.»
Depuis l'accident de l'engin dans lequel voyageaient au moins 63 personnes de nationalité canadienne, plusieurs hypothèses avaient été émises. Alors que Kiev disait n'exclure ni la piste terroriste ni celle d'un missile, Donald Trump avait lui fait part de ses «doutes». «J'ai le sentiment que quelque chose de terrible s'est passé. [...] Quelqu'un aurait pu faire une erreur. [L'avion] volait dans une zone aux conditions très difficiles», avait expliqué le président américain. Des propos qualifiés de «rumeurs illogiques» par Ali Abedzadeh, le chef de l’Organisation de l’aviation civile iranienne, cité par l'agence de presse iranienne ISNA, qui a soutenu : «Scientifiquement, il est impossible qu'un missile frappe l'avion ukrainien.»
La catastrophe est survenue peu après des tirs de missiles par l'Iran sur des bases utilisées par l'armée américaine en Irak. L'avion de ligne ukrainien avait décollé de Téhéran en direction de Kiev avant de s'écraser deux minutes après. Une cinquantaine d'experts ukrainiens sont arrivés ce 9 janvier dans la République islamique pour participer à l'enquête et notamment au décryptage des boîtes noires de l'appareil.