La Chambre des communes, largement dominée par les conservateurs du Premier ministre Boris Johnson, a voté ce 9 janvier le texte qui traduit dans la loi l'accord de Brexit, à 330 voix pour (231 contre).
Le texte doit maintenant être validé par la Chambre des Lords – la chambre haute du Parlement – puis promulgué par la reine, ce qui devrait relever de la formalité. Restera alors au Parlement européen à ratifier le traité. Le Royaume-Uni deviendra ainsi le 31 janvier à 23h00 (heure de Londres) le premier pays membre à quitter l'Union européenne, après trois reports de cette sortie, initialement prévue en mars 2019.
«Il est temps d'aller de l'avant», a insisté face aux députés le ministre du Brexit, Steve Barclay. «Ce texte va garantir notre départ de l'Union européenne avec un accord qui donne de la certitude aux entreprises, protège les droits de nos citoyens et assure que nous reprenions le contrôle de notre argent, nos frontières, nos lois et notre politique commerciale», a-t-il ajouté, promettant de commencer «rapidement» les négociations avec l'UE pour arriver à un accord de libre-échange d'ici à la fin de l'année.
Trois ans de chaos politique
Le 31 janvier, une page se tournera donc après le chaos politique qui s'est emparé du Royaume-Uni depuis le référendum de juin 2016, remporté à 52% par le «Leave».
Pendant les plus de trois ans qui ont suivi, les Britanniques se sont déchirés sur le sujet et leur Parlement a rejeté l'accord négocié par l'ancienne Première ministre Theresa May sans proposer d'autre scénario. Mais la victoire écrasante des conservateurs au législatives anticipées de mi-décembre – possible notamment grâce à la décision de Nigel Farage et de son Brexit Party de ne pas s'opposer aux Tories – a mis un terme aux atermoiements du Parlement.
L'accord de Brexit négocié avec Bruxelles règle dans les grandes lignes le divorce en garantissant notamment les droits des citoyens et en réglant le casse-tête de la frontière irlandaise. Surtout, il vise à garantir un passage en douceur vers une relation future qui reste totalement à déterminer.
Il prévoit pour cela à partir du 31 janvier une période de transition courant jusqu'à la fin 2020, censée permettre à Londres et Bruxelles de s'y préparer. Les Britanniques continueront d'appliquer les règles européennes et d'en bénéficier, sans siéger dans les institutions européennes ni avoir leur mot à dire sur les décisions.
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