Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a reproché aux Européens de ne pas avoir été «aussi utiles» qu'ils auraient dû l'être dans l'affaire du général iranien Qassem Soleimani tué lors d'un raid en Irak. Dans une interview le 3 janvier à la chaîne de télévision Fox News, le chef de la diplomatie américaine a expliqué avoir été en contact téléphonique avec des dirigeants du monde entier pour évoquer avec eux cette attaque qui a provoqué la fureur des Iraniens.
«J'ai parlé à nos partenaires dans la région pour leur expliquer ce que nous faisions, pourquoi nous le faisions, et pour leur demander leur assistance. Tous ont été fantastiques», a-t-il déclaré. «Mais mes discussions avec nos partenaires dans d'autres endroits n'ont pas été aussi bonnes. Franchement, les Européens n'ont pas été aussi utiles que j'aurais espéré qu'ils le soient», a-t-il ajouté.
Les Britanniques, les Français, les Allemands, tous doivent comprendre que ce que nous avons fait [...] a permis également de sauver des vies en Europe
Selon lui, «les Britanniques, les Français, les Allemands, tous doivent comprendre que ce que nous avons fait, ce que les Américains ont fait, a permis également de sauver des vies en Europe». «C'était une bonne chose pour le monde entier et nous appelons chacun dans le monde à soutenir l'action des Etats-Unis pour faire en sorte que la République islamique d'Iran se comporte simplement comme une nation normale», a poursuivi Mike Pompeo. Washington a assuré que le général Soleimani était en train de préparer des «actions violentes» visant notamment des Américains.
Homme clé de l'influence iranienne au Moyen-Orient, il a été tué, ainsi qu'un haut responsable irakien pro-iranien, lors d'une attaque menée par un drone américain près de l'aéroport de Bagdad. A l'exception notable d'Israël qui a approuvé le raid des Américains, la majorité des dirigeants mondiaux, notamment les Européens, se sont gardés d'apporter un tel soutien. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a appelé l'Iran à éviter «une grave crise de prolifération nucléaire», tandis que son homologue britannique, Dominic Raab, a appelé «toutes les parties à la désescalade».
L'Allemagne a aussi exprimé sa «grande inquiétude», la porte-parole de la chancellerie Ulrike Demmer appelant à la recherche de solutions «par la voie diplomatique». Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a exhorté «tous les acteurs impliqués et leurs partenaires [...] à faire preuve d'un maximum de retenue».