Dans la matinée du 29 décembre, deux autocars en provenance des territoires séparatistes ukrainiens sont arrivés sur un terrain gardé par des militaires ukrainiens armés, près du village d'Odradivka, dans la zone contrôlée par Kiev, à une dizaine de kilomètres de la ligne de front. Certains des passagers visibles à bord avaient le visage couvert.
«Les libérations réciproques sont terminées», a fait savoir la présidence ukrainienne sur Facebook, précisant voir revenir au pays 76 personnes. De leur côté, les séparatistes des républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk ont déclaré, auprès d'agences de presse russes, s'être vus respectivement remettre 61 et 63 personnes.
Une demi-heure plus tard, trois autres autocars, escortés par les policiers, sont arrivés sur place en provenance de la direction opposée. Ils ont été suivis ensuite de plusieurs ambulances, des voitures de la Croix-Rouge et celles des observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Du côté des séparatistes des républiques autoproclamées du Donbass, la télévision russe a montré des détenus, encadrés par des soldats en armes, marcher vers le lieu de l'échange. «Le processus de libération des personnes détenues a commencé au point de contrôle de Maïorské dans la région de Donetsk», a twitté la présidence ukrainienne.
La veille, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait confirmé que les deux camps se préparaient à se remettre des prisonniers, quelques heures après l'annonce faite par Daria Morozova, la médiatrice officielle de la république autoproclamée du Donetsk.
Plus tard dans la journée, l'Elysée a publié un communiqué commun d'Emmanuel Macron et Angela Merkel, se félicitant de l'échange, jugé «conforme à l’engagement pris le 9 décembre dernier, lors du sommet de Paris en format "Normandie"».
«A l’approche des fêtes du Nouvel An et du Noël orthodoxe, l’échange de prisonniers intervenu ce jour est une mesure humanitaire attendue depuis de longues années, qui doit contribuer à reconstruire la confiance entre les parties», a-t-on pu lire par ailleurs dans le texte
Cet échange de prisonniers intervient près de trois semaines après le dernier sommet au «format Normandie» qui s'est tenu à Paris, le 9 décembre, et qui a réuni la France, l'Allemagne, la Russie et l'Ukraine. Le principe d'un tel échange avait été acté et ainsi commenté par Emmanuel Macron : «Nous avons avancé sur le désengagement, les échanges de prisonniers, le cessez-le-feu et l'évolution politique.», et «nous avons demandé, pour les quatre mois à venir, à nos ministres de travailler [...] en vue d'organiser des élections locales, avec l'objectif d'un nouveau sommet dans quatre mois».