L'agence russe antidopage Rusada a annoncé le 27 décembre avoir envoyé sa lettre officielle contestant l'exclusion de la Russie des compétitions sportives mondiales, accusée d'avoir falsifié une base de données d'échantillons. «Un ensemble de documents a été envoyé à l'Agence mondiale antidopage. Parmi ces documents figure la notification de désaccord à l'égard des sanctions», a fait savoir à la presse le directeur général de la Rusada, Iouri Ganous. Conformément à la procédure, l'AMA doit désormais saisir le Tribunal arbitral du sport.
Iouri Ganous a signé cette lettre après une décision des instances dirigeantes de la Rusada, c'est-à-dire son conseil de surveillance et ses fondateurs, les comités olympique et paralympique russes. Lui-même s'est pourtant dit opposé à cette contestation et il a indiqué avoir adressé une deuxième lettre en son nom à l'AMA exprimant sa position personnelle.
«J'ai le regret de vous informer que j'ai échoué dans mes efforts pour faire changer d'avis [les organes décisionnaires de la Rusada] quant à cette notification», a-t-il précisé en lisant sa lettre adressée à l'AMA.
Depuis plusieurs semaines, le directeur de la Rusada a publiquement jugé les autorités russes coupables de ce scandale, réclamant au président Vladimir Poutine un grand coup de balai pour qu'une lutte sans merci contre les tricheurs soit engagée.
Il a aussi estimé que toute contestation des sanctions de l'AMA serait «inefficace et inutile». L'AMA a décidé le 9 décembre d'interdire à la Russie de participer pendant quatre ans aux principales rencontres sportives internationales, notamment les Jeux olympiques 2020 et 2022 et la Coupe du monde de football 2022. L'AMA a estimé que la Russie avait «manipulé» les données du laboratoire antidopage de Moscou qui lui ont été transmises au début de l'année 2019. Enième rebondissement dans un scandale qui a démarré avec les accusations en 2015 de dopage institutionnel pratiqué depuis 2011 et impliquant hauts fonctionnaires et agents secrets dans un trafic de fioles d'urine.