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Dans sa bénédiction Urbi et Orbi, le pape François appelle à «garantir la sécurité» au Moyen-Orient

Le pape François a appelé la communauté internationale à «garantir la sécurité» au Moyen-Orient, particulièrement en Syrie, dans un message de Noël en forme de tour d'horizon d'une «humanité blessée» sur tous les continents.

Dans son traditionnel discours Urbi et Orbi (à la ville de Rome et au monde), le souverain pontife a appelé le 25 décembre à «assouplir notre cœur souvent endurci et égoïste» afin de donner «le sourire aux enfants du monde entier», abandonnés ou victimes de violences. Il a passé en revue divers problèmes dans le monde entier, évoquant une «humanité blessée».

Mais c'est tout d'abord vers le Moyen-Orient qu'il s'est tourné, là où de nombreux enfants «subissent la guerre et les conflits».

Le pape François, qui vient de fêter ses 83 ans, est apparu souriant sur le balcon inondé de soleil du palais pontifical pour prononcer son discours devant quelque 55 000 fidèles réunis sur la place Saint-Pierre.

Il a souhaité envoyer un message de réconfort au «bien-aimé peuple syrien qui ne voit pas encore la fin des hostilités qui ont déchiré le pays en cette décennie». Le Pape a appelé «les gouvernants et la communauté internationale à trouver des solutions qui garantissent la sécurité et la coexistence pacifique des peuples de la région». Depuis le 16 décembre, les forces du gouvernement syrien, soutenues par l'aviation russe, ont intensifié leurs bombardements dans le nord-ouest de la Syrie et de violents combats au sol les opposent aux djihadistes et rebelles, malgré un cessez-le-feu annoncé en août.

Le pape a aussi eu une pensée de «soutien pour le peuple libanais» – secoué par un mouvement de contestation politique sans précédent – espérant que le pays «redécouvre sa vocation d'être un messager de liberté et d'harmonieuse coexistence pour tous».

L'Argentin Jorge Bergoglio a regretté en outre que plusieurs nations du continent américain «traversent une période d'agitations sociales et politiques». Le peuple vénézuélien, très «éprouvé par des tensions politiques et économiques», doit obtenir «l'aide dont il a besoin», a-t-il notamment plaidé.

Le pape, qui multiplie les gestes diplomatiques et religieux avec la Russie, a également espéré voir aboutir l'aspiration de l'Ukraine «à des solutions concrètes pour une paix durable».

Une pensée pour l'Afrique et les migrants

Evoquant le continent africain où règnent «violences, calamités naturelles ou urgences sanitaires», le pape François a exprimé son soutien «à tous ceux qui sont persécutés à cause de leur foi religieuse, spécialement les missionnaires et les fidèles kidnappés».

Il a dénoncé les agissements «des groupes extrémistes sur le continent africain, surtout au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Nigeria». 

Le 22 décembre, dans un message de Noël commun diffusé par le Vatican, le pape François et l'archevêque de Canterbury, Justin Welby, ont en outre encouragé les difficiles pourparlers de paix sud-soudanais, au lendemain de leur ajournement jusqu'à début janvier.

Le 13 novembre dernier, les deux leaders religieux avaient annoncé qu'ils se rendraient ensemble au Soudan du Sud, si un gouvernement d'union nationale permettait de garantir la paix d'ici la mi-février 2020. Dans leur message de Noël, ils n'évoquent toutefois plus de date butoir.

Le pape, qui a fait du soutien des migrants l'une des priorités de son pontificat, n'a pas manqué de critiquer dans son message Urbi et Orbi «les murs d'indifférence» qu'ils rencontrent. «Dans l'espérance d'une vie sûre», ils finissent par subir «des abus innommables, l’esclavage de toutes sortes et des tortures dans des camps de détention inhumains», a-t-il martelé.

Lors de son homélie de Noël le 24 décembre au soir dans une basilique Saint-Pierre comble, l'Argentin avait prôné l'amour «inconditionnel» et «gratis» opposé à la logique marchande qui prévaut. «N'attendons pas que notre prochain devienne bon pour lui faire du bien, que l'Eglise soit parfaite pour l'aimer, que les autres nous considèrent pour les servir. Commençons les premiers», conseillait Jorge Bergoglio. 

Le 21 décembre, lors de ses traditionnels vœux à la Curie, le gouvernement de l'Eglise, le pape avait adopté un ton alarmiste quant à la perte d'influence du catholicisme en Occident, particulièrement en Europe. «Nous ne sommes plus en chrétienté, nous ne le sommes plus ! Nous ne sommes plus les seuls aujourd’hui à produire la culture, ni les premiers, ni les plus écoutés», avait-il lancé, en appelant les cardinaux à «un changement de mentalité pastorale».  

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