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Algérie : Marine Le Pen redoute des «troubles politiques» après la mort du chef de l’armée

Marine Le Pen estime que le décès d'Ahmed Gaïd Salah, devenu l’homme fort de l'Algérie après le départ d’Abdelaziz Bouteflika, fragilise la stabilité de ce pays. Elle a en outre appelé à suspendre «tous les accords» migratoires liant Paris et Alger.

Dans un tweet publié le 23 décembre, Marine Le Pen a exprimé ses craintes quant à l’avenir politique de l’Algérie après la mort, quelques instants plus tôt, du chef d’état-major de l’armée algérienne : «La mort du chef d’état-major de l’armée Gaïd Salah, homme fort du régime algérien, laisse craindre des troubles politiques et sociaux en Algérie», a affirmé la présidente du Rassemblement national, appelant dans la foulée «à suspendre tous les accords facilitant l’immigration en provenance d’Algérie».

Ce n’est pas la première fois que Marine Le Pen s’alarme de la situation interne algérienne. Le 12 mars, près de trois semaines après la naissance du mouvement de contestation populaire contre le président Abdelaziz Bouteflika, elle avait évoqué sur BFMTV-RMC le risque d’une «déstabilisation de l’Algérie» susceptible, selon elle, d’«entraîner demain un flux migratoire très considérable. Car […] il existe des accords entre l’Algérie et la France qui permettent des venues qui sont extrêmement allégées pour les Algériens».

Gaïd Salah, acteur central de la scène politique algérienne après la démission de Bouteflika

Soutien indéfectible d'Abdelaziz Bouteflika, à qui il doit sa nomination, le général algérien l'a finalement poussé vers la sortie en avril dernier, après le début d'un puissant mouvement de contestation appelé Hirak.

Devenu de facto l'homme fort du pays, il promet alors de satisfaire les revendications de la rue avant de rentrer progressivement en confrontation avec elle. Alors que les contestataires réclament la remise à plat immédiate du système politique, Ahmed Gaïd Salah prône au préalable l'organisation d'une élection présidentielle.

Le général algérien réussit finalement son pari avec la tenue, le 12 décembre, d’un scrutin présidentiel largement boycotté par la population et qui a débouché sur la victoire d’Abdelmadjid Tebboune, ancien Premier ministre du président déchu.

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