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«Erreur profonde» et «faute de la République» : à Abidjan, Emmanuel Macron dénonce le colonialisme

A l'occasion de son déplacement à Abidjan, Emmanuel Macron a dénoncé le passé colonialiste de la France. Deux ans plus tôt, le chef d'Etat avait également évoqué les «crimes incontestables» de la «colonisation européenne».

En déplacement à Abidjan ce 21 décembre, Emmanuel Macron a vivement critiqué le colonialisme. «Trop souvent aujourd'hui, la France est perçue [comme ayant] un regard d'hégémonie et des oripeaux d'un colonialisme qui a été une erreur profonde, une faute de la République», a notamment dit le chef de l'Etat français, lors d'une conférence de presse en compagnie de son homologue ivoirien Alassane Ouattara. Partant, le président de la République a appelé à «bâtir une nouvelle page» entre la République et ses anciennes colonies. «J'appartiens à une génération qui n'est pas celle de la colonisation. Le continent africain est un continent jeune. Les 3/4 de votre pays n'ont jamais connu la colonisation», a également fait valoir le dirigeant français. 

Ces propos ne sont pas sans rappeler ceux tenus par Emmanuel Macron en novembre 2017 à Ouagadougou, au Burkina Faso. «Il y a eu des fautes et des crimes, des grandes choses et des histoires heureuses [mais] les crimes de la colonisation européenne sont incontestables», avait alors dit le président français.

Emmanuel Macron s'était alors efforcé de rejeter toute posture néo-colonialiste. «Je suis d’une génération où on ne vient pas dire à l’Afrique ce qu’elle doit faire», avait-il ainsi déclaré. Pour le chef d'Etat français, il s'agissait aussi de faire oublier une série de déclarations sinon maladroites, du moins malheureuses. Pendant le sommet du G20 de Hambourg en juillet 2017, Emmanuel Macron avait établi une relation de cause à effet entre les difficultés du continent africain et la fécondité des femmes, suscitant un tollé. «Quand des pays ont encore sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d'y dépenser des milliards d'euros, vous ne stabiliserez rien», avait-il alors affirmé.

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