Le parquet bolivien a émis, le 18 décembre, un mandat d'arrêt contre l'ex-président Evo Morales, actuellement exilé en Argentine, dans le cadre d'une enquête ouverte pour sédition et terrorisme, selon la décision officielle. Le texte, signé par les procureurs de La Paz, Jhimmy Almanza et Richard Villaca, ordonne aux forces de l'ordre «d'arrêter et de conduire M. Juan Evo Morales Ayma au siège du ministère public».
Il a été publié sur le compte Twitter du ministre de l'Intérieur Arturo Murillo.
Depuis Buenos Aires, le 17 décembre, Evo Morales s'est déclaré «convaincu» que son parti, le Mouvement vers le socialisme (MAS), allait remporter les prochaines élections en Bolivie, bien qu'il ne soit lui-même pas candidat. «Je suis convaincu que nous allons remporter les prochaines élections. Je ne serai pas candidat mais j'ai le droit de faire de la politique», a ainsi déclaré lors d'une conférence de presse Evo Morales, qui est arrivé à Buenos Aires le 12 décembre après s'être réfugié au Mexique et avoir passé quelques jours à Cuba.
Après la démission forcée d'Evo Morales et son départ pour l'exil, le Parlement bolivien a voté fin novembre une loi convoquant des élections présidentielle et législatives, en déclarant que l'ancien président socialiste n'aurait pas le droit d'y être candidat. Aucune date n'a encore été fixée.
L'ancien président bolivien avait appelé, le 16 décembre, dans une interview à l'envoi d'une mission internationale en Bolivie qui garantirait la tenue d'élections libres et transparentes. Il s'était également affirmé victime, ainsi que ses soutiens, d'«une persécution politique». La Bolivie «est sous une dictature», selon lui.
Lâché par la police et par l'armée, Evo Morales avait cédé à une campagne de manifestations contre l'annonce officielle de sa victoire au premier tour à l'élection présidentielle, lors de laquelle il briguait un quatrième mandat. L'opposition et l'Organisation des Etats américains (OEA) considéraient que l'élection avait été entachée de fraudes.
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