Vladimir Poutine a mis en garde contre une aggravation de la situation dans la zone de conflit dans l'est de l'Ukraine si Kiev reprenait le contrôle de la frontière avec la Russie actuellement administrée par des rebelles est-ukrainiens.
«La loi d'amnistie n’a toujours pas été adoptée. Nous nous étions mis d'accord en 2015 [lors des accords dits de Minsk II], il y a des décisions qui ont été prises, mais rien ne fonctionne. Et la partie ukrainienne pose toujours comme question : donnez-nous la possibilité de fermer la frontière par nos troupes. Mais j’imagine ce qui va se passer ensuite : ce sera Srebrenica.» Dans cette ville de Bosnie orientale à majorité musulmane, au moins 8 000 hommes bosniaques ont été tués par l'armée de la République serbe de Bosnie (Republika Srpska) en juillet 1995.
L'avertissement du président russe intervient au lendemain de sa première rencontre avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky à Paris où se déroulait le sommet au «format Normandie».
La fin du conflit entre le gouvernement ukrainien et les forces des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, qui bordent la Russie, était l'un des principaux points à l'ordre du jour.
Les accords de Minsk II prévoient un cessez-le-feu dans la zone du conflit, le retrait des armes lourdes des troupes ukrainiennes et rebelles, l’élargissement de l’autonomie des régions de Donetsk et de Lougansk, assorti d'une réforme constitutionnelle de l’Ukraine qui permettra de remplir cette dernière condition, de même que l’échange des prisonniers et l’octroi d'une amnistie à tous les participants du conflit.