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Angela Merkel met en garde contre «la montée du racisme et la propagation de la haine» en Europe

La mémoire des crimes nazis est «inséparable» de l'identité allemande, selon la chancelière Angela Merkel qui visitait Auschwitz emplie d'une «profonde honte». Elle s’inquiète aussi de la montée du racisme en Europe.

Le 6 décembre, Angela Merkel a visité le camp d'Auschwitz, déclarant que la mémoire des crimes nazis était «inséparable» de l'identité allemande. Sa première visite de ce site, symbole plus que tout autre de l'extermination des juifs en Europe, intervient au moment où l'antisémitisme connaît une résurgence en Allemagne et où une partie de la droite radicale, qui siège depuis deux ans au Bundestag, prône la fin de la culture du repentir.

Etre conscient de cette responsabilité est une part de notre identité nationale

«Se souvenir des crimes, nommer leurs auteurs et rendre aux victimes un hommage digne, c'est une responsabilité qui ne cesse jamais. Ce n'est pas négociable. Et c'est inséparable de notre pays. Etre conscient de cette responsabilité est une part de notre identité nationale», a martelé la chancelière, première dirigeante d'un gouvernement allemand à se rendre à Auschwitz depuis près de 25 ans.

La voix altérée par l'émotion, elle a insisté sur le fait qu'il était «important» de rendre à Auschwitz. Situé dans l'actuelle Pologne, le camp était dans une région «annexée en octobre 1939 par le Reich» allemand. «Il est important de nommer clairement les criminels. Nous, les Allemands, le devons aux victimes et à nous-mêmes», a-t-elle déclaré.

Comme lors de son intervention historique en 2008 à la Knesset, la chambre des députés israéliens, la chancelière a insisté sur la «honte profonde» qui l'habite et que ressentent les Allemands vis-à-vis des crimes du IIIe Reich.

Elle a aussi mis en garde contre «la montée du racisme et la propagation de la haine», ainsi que contre l'antisémitisme qui menace les communautés juives en Allemagne, en Europe et dans le monde entier.

Une inquiétude partagée par Ronald Lauder, président du Congrès juif mondial, qui accompagnait Angela Merkel. «L'antisémitisme reste une force perverse et résurgente dans le monde aujourd'hui, ce qui rend l'enseignement de l'Holocauste plus important que jamais», a-t-il souligné.

La chancelière était accompagnée pour ce déplacement par le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, et par un survivant d'Auschwitz, Bogdan Bartnikowski, 87 ans, ainsi que par des représentants de la communauté juive.

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