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Le Drian menace de déclencher le mécanisme de sanctions contre l'Iran, Téhéran s'insurge

Le ministère iranien des Affaires étrangères a vivement critiqué son homologue français, Jean-Yves Le Drian, qui présage un retour des sanctions de l’Organisation des Nations Unies contre l’Iran.

Téhéran n'a pas du tout apprécié la récente sortie de Jean-Yves Le Drian. Le ministère iranien des Affaires étrangères a jugé «irresponsables» et «non constructives» les déclarations du chef de la diplomatie française, qui présage un probable déclenchement du mécanisme de résolution des conflits prévu par l'accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien.

«L'Iran a réduit ses engagements nucléaires en recourant à ses droits légaux de réagir à la sortie illégale et unilatérale de l'accord par les Etats-Unis et au manquement des parties européennes à leurs obligations», a déclaré ce 28 novembre le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Abbas Mousavi. «Dans ces circonstances, l'accord ne prévoit pas le déclenchement de ce mécanisme. [...] Les propos de ce responsable français sont irresponsables et pas constructifs», a-t-il ajouté.

Le «Snap-Back», outil de contrôle de l'Iran 

«Tous les deux mois, il y a une encoche supplémentaire [de l'Iran] si bien qu'on s'interroge aujourd'hui, je le dis très clairement, sur la mise en œuvre du mécanisme de règlement des différends qui est prévu dans le traité», avait dit, la veille, Jean-Yves Le Drian.

«Étant donné la succession d’actions prises par les autorités iraniennes, qui sont progressivement en rupture avec le contenu du JCPOA [l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien], la question se pose», a-t-il ajouté.

Le dispositif en question est appelé «Snap-Back» : c'est un mécanisme de retour automatique de toutes les sanctions de l’ONU si l’Iran viole ses obligations, qui permettra de s’assurer que Téhéran respecte ses engagements pendant toute la durée de l’accord.

Le président américain Donald Trump s'est retiré unilatéralement du pacte nucléaire iranien l'année dernière. Depuis, Washington a imposé des sanctions de plus en plus sévères contre Téhéran. 

La Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne ont cherché à sauver le pacte, en vertu duquel l’Iran s’engageait à mettre un terme à son programme d’enrichissement d’uranium, en échange d’une levée des sanctions. Mais jusqu'à présent, l'Europe s'est montrée réticente à passer outre les sanctions américaines.

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