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Le chef de la diplomatie iranienne met en garde les Européens contre la «brute» américaine

Interrogé par RT, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a comparé les agissements des Etats-Unis à l'encontre de l'Iran à ceux des «brutes dans la classe». Partant, il appelle les Européens à défendre le droit international.

«Vous savez à l'école primaire et au collège, il y a toujours eu des brutes dans la classe» : c'est par cette métaphore que le ministre iranien des Affaires étrangères a choisi d'illustrer, lors d'un entretien accordé en anglais à RT, les agissements américains envers son pays, notamment son retrait de l'Accord de Vienne sur le nucléaire iranien. 

Les Européens sont quant à eux dépeints comme les autres élèves de la classe, qui «se contentent de regarder» sans agir – une attitude passive devant le droit international bafoué qui, selon le chef de la diplomatie iranienne, mènera à une «situation imprévisible et au chaos».  

«Les Européens doivent comprendre que la capacité des Etats-Unis à briser le droit international quand et où cela les arrangent ne se limitera pas à l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien», a-t-il averti. «Elle ne s’y limite déjà pas», a-t-il rappelé, énonçant les retraits américains du traité FNI, de l’Unesco et l’accord de Paris sur le climat entrepris sous le mandat de Donald Trump. 

«L'appétit d’une brute ne fera que grandir s'il constate une absence de réaction», a-t-il encore déclaré. 

Donald Trump a annoncé le 8 mai 2018 le retrait des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien, malgré les protestations de la France, du Royaume-Uni et de l'Allemagne, mais aussi de son prédécesseur à la Maison Blanche, Barack Obama, rétablissant par conséquent les lourdes sanctions américaines visant ce pays. 

Le 25 août, Mohammad Javad Zarif a été convié par le président Emmanuel Macron au G7 de Biarritz pour tenter une médiation, sans parvenir à infléchir la position américaine. Donald Trump a cependant répondu par l'affirmative lorsqu'on lui a demandé si une rencontre avec son homologue iranien était «réaliste», lors d'une séance de questions à la presse à l'issue du sommet international. Néanmoins, le président iranien Hassan Rohani a exclu le 3 septembre l'idée de «discussions bilatérales» avec les Etats-Unis, affirmant que son pays y était opposé «par principe».

Donald Trump et Hassan Rohani devraient se croiser à New York pour l’Assemblée générale des Nations Unies fin septembre.

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