Le 25 novembre, les médias turcs ont annoncé que la Turquie avait lancé des tests de systèmes russes de défense antiaérienne de type S-400, alors que les Etats-Unis avaient, à plusieurs reprises, sommé le pays de ne pas les activer, sous peine de sanctions.
Selon l’agence de presse turque DHA, des avions militaires ont survolé une base dans la province d'Ankara dans l'après-midi, afin de tester les radars du système de défense antiaérienne et antimissile S-400 et de former des opérateurs turcs à leur maniement. Peu avant cela, le ministère turc de la Défense avait indiqué dans un bref communiqué que des appareils survolaient Ankara «dans le cadre de projets pilotés par la Direction de l'industrie de la défense», un organisme rattaché à la présidence.
Les appareils, dont des F-16, ont survolé la base aérienne de Mürted (ex-Akinci), où sont déployées les batteries russes, a précisé l’agence de presse DHA, ajoutant que d'autres sorties étaient prévues, le 26 novembre, afin de tester la capacité du radar des S-400 à accrocher des cibles.
Menaces de sanctions américaines
L'acquisition par les Turcs de ce système de défense russe est un important sujet de tensions entre Ankara et Washington. La question a été évoquée lors d'un entretien, mi-novembre à Washington, entre les présidents Recep Tayyip Erdogan et Donald Trump. Washington estime notamment que les S-400 ne sont pas compatibles avec les dispositifs de l'Otan, dont la Turquie est membre.
Les Etats-Unis affirment en outre que l'achat de ce système ultrasophistiqué par Ankara, dont la livraison a commencé en juillet, met en danger les secrets technologiques du F-35, un avion de chasse furtif américain. Le pays a en effet commandé plus d’une centaine de ces appareils, et son industrie de défense a investi des sommes importantes dans ce programme, mais les Etats-Unis ont décidé de l'en exclure après la livraison des premiers S-400. La Turquie est sous la menace de lourdes sanctions pour avoir acheté ces appareils militaires. En octobre dernier, un responsable américain avait affirmé qu'Ankara y échapperait s'il choisissait de ne pas activer les systèmes russes. Les dirigeants turcs ont répété ces dernières semaines que les S-400 seraient utilisés.
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