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Donbass : début du retrait des troupes, vers une réunion prochaine au «Format Normandie» ?

Un pas de plus vers la paix ? L'Ukraine et les séparatistes ont commencé le retrait de leurs troupes d'un secteur clé de la ligne de front dans le Donbass, possible prélude à un sommet quadripartite très attendu au «Format Normandie».

D'abord prévu le 4 novembre, puis le 8, le retrait des troupes d'Ukraine et de Donetsk entre les villages de Petrivské et Bogdanivka a finalement commencé ce 9 novembre, selon plusieurs sources. L'émissaire russe dans les négociations de paix Boris Gryzlov a ainsi déclaré devant des journalistes que «la délégation russe, en tant que médiateur dans le protocole de Minsk, salue [le retrait des forces]». Citée par l'AFP, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), en charge de la supervision du retrait, a également confirmé le début du désengagement militaire dans cette partie de l'est ukrainien, ajoutant que ses observateurs «continueront à vérifier le processus».

Le début du retrait a débuté peu après midi ce 9 novembre, avec l'envoi par les deux camps de fusées lumineuses, une blanche de chaque côté annonçant que chacun était prêt, puis une verte indiquant qu'ils commençaient à se retirer. Ils doivent reculer leur position d'un kilomètre de part et d'autre de la ligne de front. Côté ukrainien, une journaliste de l'AFP a vu trois véhicules blindés de combat, deux camions militaires et une vingtaine de soldats se retirer.

«Le 12 novembre à 12h, les troupes et le matériel devront avoir été déplacés sur les nouvelles positions», signifiant la fin du processus de retrait, a expliqué un haut responsable de l'armée ukrainienne, Bogdan Bondar, cité par l'AFP. 25 jours seront ensuite destinés au démantèlement des tranchées et des fortifications et au déminage de la zone.

Les villages de Petrivské et Bogdanivka, le premier contrôlé par la République autoproclamée de Donetsk et le second par Kiev, sont situés à proximité de la capitale rebelle de Donetsk.

La ministre des Affaires étrangères de la République autoproclamée de Donetsk (DNR) Natalia Nikonorova, citée par l'agence TASS, a salué «le fait que le côté ukrainien a finalement réussi à mettre en œuvre des efforts concrets pour respecter les accords conclus à Minsk.» «J'espère que nous ne verrons aucune nouvelle tentative de Kiev pour perturber la mise en œuvre des accords sur le retrait des forces», a de son côté ajouté Boris Gryzlov.

Vers une première rencontre au «Format Normandie» depuis 2016

Plus tôt cette semaine, le ministre des Affaires étrangères ukrainien Vadym Prystaïko avait déclaré que ce retrait constituerait «la dernière précondition pour l'organisation du sommet quadripartite» entre l'Ukraine, la Russie, la France et l'Allemagne, également appelé réunion au «Format Normandie», dont la dernière s'est tenue en 2016.

Vadym Prystaïko avait déclaré, le 29 octobre, qu'il espérait que cette rencontre ait lieu en novembre. Côté russe, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, cité par l'agence de presse RIA Novosti, avait affirmé le 22 octobre : «Il n’y a aucun délai concret [pour l'organisation d'une réunion au «Format Normandie»] et il ne peut y en avoir, car vous connaissez la position du président [Vladimir] Poutine : d’abord la préparation, ensuite le sommet. Actuellement, aucuns préparatifs ne peuvent avoir lieu, car la position de l’une des parties change sans cesse.» Une position qui pourrait donc changer avec les récentes évolutions de la situation sur le terrain, la séparation des forces dans le Donbass étant l'une des conditions nécessaires posées par Moscou pour organiser une réunion au «Format Normandie». 

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