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La Russie accuse l'Ukraine de compromettre la tenue d'un nouveau sommet au «format Normandie»

Une nouvelle réunion au «format Normandie» sur la crise ukrainienne est attendue depuis plusieurs semaines. Or, selon le porte-parole du Kremlin, les incessants changements de position de Kiev empêchent la préparation d'une telle rencontre.

Selon Moscou, l'Ukraine compromettrait l'organisation d'une réunion sur la crise ukrainienne au «format Normandie» (réunissant l’Ukraine, la Russie, la France et l’Allemagne), qu'avait annoncée pour «les prochaines semaines» Emmanuel Macron lors d’un discours à l’ONU le 24 septembre.

Ce 22 octobre, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré à la presse, faisant référence vraisemblablement à Kiev : «Vous savez, c’est une époque difficile actuellement pour le "format Normandie". À un moment donné, le "format Normandie" a permis d’obtenir un ensemble d’accords, mais l’une des parties du "format Normandie" commet des violations de l’ensemble des accords, ce qui rend difficile la préparation du prochain sommet, qui est possible et nécessaire».

Et d'ajouter, cité par l'agence de presse RIA Novosti : «Il n’y a aucun délai concret [pour l'organisation d'une réunion au format Normandie] et il ne peut y en avoir, car vous connaissez la position du président [Vladimir] Poutine : d’abord la préparation, ensuite le sommet. Actuellement, aucuns préparatifs ne peuvent avoir lieu, car la position de l’une des parties change sans cesse.»

Les dernières semaines avaient pourtant été l'occasion pour la Russie et l'Ukraine de détendre leurs relations. Le 7 septembre, Moscou et Kiev procédaient à l'échange de 70 prisonniers, dont Kirill Vychinsky, le journaliste russe et ancien directeur de RIA Novosti Ukraine – qui était incarcéré en Ukraine depuis mai 2018 à titre préventif pour «haute trahison». Quelques jours plus tard, le 11 septembre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait décidé de suspendre la résiliation d’accords bilatéraux avec la Russie, avant de confirmer, début octobre, que la «formule de Steinmeier» (du nom de l'ancien ministre allemand des Affaires étrangères qui l’avait imaginée en 2015) avait été validée par toutes les parties. Elle prévoit l'octroi temporaire, dans un premier temps, d'un «statut spécial» aux républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, le temps d'y organiser des élections. Ce statut ne deviendrait permanent qu'une fois que l'OSCE aura pu valider la légitimité des résultats de ce vote.

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