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Algérie : cinq candidats provisoirement retenus pour un scrutin présidentiel très contesté

L’Autorité nationale indépendante des élections (Anie) a annoncé, le 2 novembre, la liste des candidats retenus pour briguer la présidence algérienne. Parmi eux, figurent deux anciens Premiers ministres du président déchu Abdelaziz Bouteflika.

Cinq candidats sont pour l’heure autorisés à concourir à la prochaine élection présidentielle fixée le 12 décembre prochain. Annoncée le 2 novembre par le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi, la liste définitive des postulants sera officiellement arrêtée par le Conseil constitutionnel dans les sept prochains jours après l’étude d’éventuels recours. Au total, 23 candidats avaient déposé leur dossier pour briguer la magistrature suprême et ainsi succéder à Abdelaziz Bouteflika, contraint de démissionner quelques semaines après la naissance d’un mouvement de contestation opposé à la perspective de le voir briguer un cinquième mandat.   

Les cinq candidats retenus ont tous pour point commun celui d’avoir soutenu – plus ou moins brièvement – la politique d’Abdelaziz Bouteflika :  Azzedine Mihoubi et Abdelkader Bengrina ont été ministres sous sa présidence. Ali Benflis a, lui, été Premier ministre de 2000 à 2003 sous l'ancien président avant d'en devenir l'opposant. Abdelmadjid Tebboune a également présidé le gouvernement avant d'être remercié trois mois après sa nomination en mai 2017. Quant au cinquième postulant retenu, Abdelaziz Belaïd, il a notamment fait partie d'organisations de jeunes qui ont aussi soutenu l’ancien chef de l’Etat algérien.  

Une campagne électorale qui s’annonce électrique

Fervent partisan de la tenue d'une élection présidentielle qu'il estime être la seule issue pour résoudre la crise politique actuelle, le président par intérim Abdelkader Bensalah continue de s'opposer à une transition politique réclamée par les manifestants. De fait, ces derniers réclament son départ ainsi que plusieurs personnalités politiques dont le chef de l’armée Gaïd Salah.

Un message qu’ils ont réitéré lors du dernier vendredi de contestation, le 1er novembre. Lors de cette journée qui correspond au 65e anniversaire du déclenchement de la guerre d’Algérie, des manifestations massives avaient en effet eu lieu dans plusieurs villes du pays notamment dans la capitale Alger. 

C’est donc dans ce contexte politique tendu que les candidats devront mener campagne. Une mission qui s’annonce difficile au regard du dernier incident impliquant l’un d’entre eux : alors qu’il sortait d’un restaurant de la banlieue algéroise dans la soirée du 2 novembre, Ali Benflis a été vertement conspué par une dizaine de personnes qui l’ont reconnu. Filmée, la scène a été rapidement relayée sur les réseaux sociaux.

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