Donald Trump a une nouvelle fois fait honneur au style direct et sans fioriture qu'il affectionne tant en affirmant, sans équivoque, que les soldats américains resteront en Syrie uniquement pour sécuriser des installations pétrolières.
«Nous avons gardé le pétrole. Nous sommes restés en retrait et nous avons gardé le pétrole. D'autres peuvent patrouiller la frontière de la Syrie, franchement, et la Turquie les laisse le faire. Ils se battent depuis mille ans. Qu'ils surveillent la frontière. On ne veut pas le faire», a-t-il déclaré, le 1er novembre, depuis la Maison Blanche concernant le retrait des troupes américaines et l'offensive turque au nord de la Syrie. Pour le chef d'Etat américain, l'essentiel est désormais de ramener les soldats «à la maison».
J'aime le pétrole. Nous gardons le pétrole
«Mais», a ajouté le président, «Nous allons laisser des soldats juste parce que nous allons garder le pétrole. J'aime le pétrole. Nous gardons le pétrole.» Le milliardaire américain a, par ailleurs, assuré travailler avec les Kurdes, «franchement avec la Turquie» et avec «beaucoup de pays», avant de se réjouir de l'«énorme victoire» qu'a été selon lui l'élimination du chef de Daesh Abou Bakr al-Baghdadi.
Le «meilleur président américain», selon Bachar el-Assad
La veille, le président syrien, qui répondait à une interview depuis la Syrie, avait loué l’honnêteté de Donald Trump dans ses prises de position et l'avait qualifié de «meilleur président américain».
Quoi de mieux qu’un ennemi transparent ?
«Trump dit : "Nous voulons du pétrole.", "Nous voulons nous débarrasser de telle ou telle personne." [ …] et c’est la vérité. C’est la politique américaine. Quoi de mieux qu’un ennemi transparent ?», avait-il déclaré, non sans au passage étriller ses prédécesseurs qui «avaient commis des erreurs politiques et des crimes et avaient reçu un prix Nobel pour cela».
La Turquie a cessé son offensive dans le nord de la Syrie à la suite d'un accord entre Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine, le 22 octobre, à Sotchi. Conformément à cet accord, des patrouilles communes entre la police militaire russe et des gardes-frontières turcs ont été organisées pour instaurer une «zone de sécurité» de 30 kilomètres à la frontière entre Turquie et Syrie.
Pendant ce temps, au sein de l'ONU à Genève, le Comité constitutionnel syrien, composé de 150 membres (50 choisis par le gouvernement, 50 par l'opposition et 50 «indépendants» choisis par l’ONU), est chargé de trouver une solution politique à la crise par la rédaction de la prochaine Constitution syrienne.
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