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Soupçonné de blanchiment, le Fonds anti-corruption de Navalny fait l’objet de perquisitions

Le comité d’enquête russe a annoncé une vague de perquisitions chez des collaborateurs d’Alexeï Navalny dans 30 villes russes. Les perquisitions sont effectuées dans le cadre d’une procédure pénale pour blanchiment d’argent visant le fonds.

Le 15 octobre au matin, le comité d’enquête russe a lancé des perquisitions contre le Fonds anti-corruption (FBK) de l'opposant russe Alexeï Navalny, soupçonné de blanchiment d'argent. Les perquisitions se sont déroulées dans 30 villes russes. Les représentants du Fonds anti-corruption ainsi que le comité d’enquête russe ont tous deux confirmé cette information.

Les perquisitions ont eu lieu dans les sièges du Fonds anti-corruption, chez des collaborateurs de l’organisation, ainsi que chez des bénévoles, selon le comité d’enquête. Les enquêteurs ont confisqué des objets et des documents de l’organisation présentant un intérêt pour l’enquête. En outre, certains employés de Fonds anti-corruption ont été convoqués pour des interrogatoires.

Selon Alexeï Navalny, initiateur du Fonds anti-corruption et directeur du fonds, les perquisitions ont été effectuées non seulement au siège à Moscou, mais aussi chez des activistes de l’organisation dans plusieurs villes russes, comme Belgorod, Voronej, Vladivostok, Ijevsk, Ekaterinbourg, Kemerovo, Novossibirsk, Samara, Oufa et Tcheboksary.

Le Fonds anti-corruption classé «agent de l'étranger»

Le 9 octobre, le Fonds de lutte contre la corruption, fondé par l’opposant russe Alexeï Navalny, a été classé par le ministère de la Justice russe comme «agent de l'étranger», selon le communiqué, publié sur le site du ministère. La loi sur «l’agent de l'étranger» a été adoptée en 2012. Pour qu'un organisme à but non-lucratif soit classé comme «agent de l'étranger», il faut qu’il mène une activité politique et qu'il soit financé depuis un pays étranger.

Le chef d’un des départements du ministère, Vladimir Titov, a expliqué que l'organisation recevait de l'argent de l'étranger, en l'occurrence de l'Espagne et des États-Unis, pour un total d'environ 140 000 roubles [1974 euros]. En outre, le ministère russe de la Justice considère que les activités du Fonds sont politiques car ses employés tentent d’influencer les organes du pouvoir et d’organiser des manifestations et des rassemblements.

Blanchiment d’argent

Le 12 septembre, le comité d'enquête avait déjà effectué des perquisitions dans les sièges de Navalny et auprès des employés de FBK à environ 200 adresses.

Le 3 août, le Comité d'enquête russe avait ouvert une enquête visant le FBK de Navalny, organisation accusée de blanchiment pour un montant d'environ un milliard de roubles. Le 8 août, les comptes bancaires du Fonds anti-corruption d'Alexeï Navalny, ainsi que ceux de ses sièges régionaux, ont été bloqués.

Selon l'enquête, de janvier 2016 à décembre 2018, les employés de l'organisation, ainsi que les personnes liées à ses activités, auraient reçu via des personnes tierces, une importante somme d'argent acquise par des moyens supposément criminels. Les suspects auraient déposé le même montant via des guichets automatiques sur les comptes de plusieurs banques, puis transféré sur les comptes du Fonds, finançant ainsi l'organisation. Les enquêteurs cherchent désormais à établir l'identité de tous les acteurs de cette entreprise de blanchiment d'argent. Ils doivent également déterminer les sources de financement en cause dans cette affaire.

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