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Une offensive turque en Syrie pourrait causer un «nettoyage ethnique» des Kurdes (ENTRETIEN)

Pour Agit Pola, porte-parole du Conseil démocratique kurde en France, l'opération militaire que la Turquie prévoit de lancer dans le nord de la Syrie pourrait déstabiliser la région.

Le ministère turc de la Défense a annoncé le 8 octobre 2019, avoir achevé «tous les préparatifs en vue d’une opération» militaire dans le nord de la Syrie, tandis que les Etats-Unis, présents militairement sur le terrain, continuent d’entretenir le flou sur leurs intentions dans cette région. En effet, si la Maison Blanche avait affirmé, le 6 octobre, que les soldats américains ne participeraient pas à une opération militaire turque, Donald Trump a par la suite assuré ne pas avoir «abandonné les Kurdes» et menacé la Turquie d'«anéantir» son économie si elle venait à «dépasser les bornes» en Syrie. 

Tant que la question kurde ne sera pas résolue politiquement, ce problème continuera et les menaces d’Erdogan continueront

Par ailleurs, les récentes joutes verbales entre Ankara et Washington au sujet du dossier syrien ont renforcé les incertitudes sur la viabilité de l'accord americano-turc, scellé en août dernier sans l'aval de Damas. Celui-ci prévoit la mise en place progressive d’une «zone de sécurité» le long de la frontière turco-syrienne, afin d'éviter une énième confrontation entre les combattants kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), le fer de lance des Forces démocratiques syriennes (FDS), et l’armée turque. 

Au micro de RT France, le porte-parole du Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F), Agit Pola, a exprimé ses inquiétudes face à l’éventuelle fin des patrouilles turco-américaines de chaque côté de la zone de sécurité. Selon lui, le risque d’un «nettoyage ethnique» des kurdes est réel si une opération d'Ankara venait à se réaliser. De fait, il a averti que si cela se produisait, l'opération turque provoquerait le départ massif vers l’Europe de «réfugiés» originaire de la région et participerait au renforcement de «Daesh et des autres organisations djihadistes» présentes sur le terrain. 

«Cette guerre ne sera pas limitée à cette zone-là [la zone de sécurité] mais sera étendue à l’ensemble des 600 kilomètres de la frontière [turco-syrienne]», a-t-il en outre prévenu. 

Enfin, invité à exprimer sa position sur le rôle que devrait tenir l’Europe dans ce contexte, Agit Polat a ainsi déclaré : «Les Européens doivent agir dans le cadre de la résolution de la question kurde. Tant que la question kurde ne sera pas résolue politiquement, ce problème continuera et les menaces d’Erdogan continueront.»

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