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Syrie : Washington laisse place à une intervention militaire turque dans le nord du pays

La Maison Blanche a annoncé une opération militaire turque dans le nord de la Syrie, à laquelle les Etats-Unis ne participeront pas. Washington autorise la Turquie à y intervenir contre les YPG, qu'ils soutenaient jusqu'alors.

Dans un communiqué de presse publié ce 6 octobre, la Maison Blanche a fait savoir que la Turquie s'apprêtait à «mettre en œuvre son opération [militaire] prévue de longue date dans le nord de la Syrie».

Relatant une conversation téléphonique entre le président américain Donald Trump et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le texte précise que l'armée américaine «ne soutiendra» ni «ne s'impliquera» dans cette opération.

Se félicitant d'avoir «vaincu le califat de Daesh sur le territoire», Washington affirme ainsi dans son communiqué que «les forces armées américaines ne seront pas à proximité immédiate [de la zone d'intervention turque]».

Plus tôt dans la journée, des vidéos témoignant de l'arrivée de renforts turcs à la frontière syrienne avaient été diffusées. «La Turquie envoie neuf camions chargés de véhicules militaires et un bus transportant des renforts à la frontière syrienne quelques heures après que le président Erdogan a annoncé que son armée était prête à entamer des opérations contre les terroristes du groupe YPG [la branche armée du Parti de l'union démocratique (PYD) syrien, jusqu'alors soutenue par les Etats-Unis]», commentait par exemple la chaîne d’information turque TRT World.

Ces mouvements militaires confirment la récente annonce par Recep Tayyip Erdogan d'une intervention turque imminente dans le nord de la Syrie. «Nous n'avons d'autre choix que de poursuivre sur notre propre voie», avait en effet déclaré le président turc le 1er octobre, attendant que Washington s'implique dans la création d'une zone de sécurité dans la région.

La Turquie désormais «responsable» du sort des combattants de Daesh capturés dans la région ?

Dans son communiqué, la Maison Blanche a également déploré le refus de pays européens, tels que la France et l'Allemagne, de reprendre sur leur territoire les combattants de Daesh capturés dans la région, malgré les appels de Washington en ce sens. Les autorités américaines précisent qu'elles n'entendent pas assumer le coût de cette opération qui pourrait être «très élevé pour le contribuable américain».

«La Turquie est maintenant responsable du sort de tous les combattants de Daesh dans la zone, capturés dans les deux dernières années», précise encore le texte.

Soutenant jusqu'alors les YPG en Syrie, Washington s'apprête donc à laisser le champ libre à la Turquie, dont le ministre des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a déclaré sur Twitter : «Nous sommes déterminés à protéger notre [...] sécurité en nettoyant cette région des terroristes.» 

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