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La Grèce veut renvoyer en Turquie 10 000 migrants d'ici fin 2020

Estimant avoir vécu sa «pire période» migratoire depuis 2016, le gouvernement grec a annoncé sa volonté de renvoyer vers la Turquie environ 10 000 migrants en un peu plus d'un an, au titre d'un pacte entre l'UE et Ankara.

Le gouvernement grec a annoncé, le 30 septembre, sa volonté de renvoyer en Turquie quelque 10 000 migrants d'ici la fin 2020, après un conseil des ministres convoqué en urgence au lendemain d'un incendie meurtrier et d'émeutes dans un camp de l'île de Lesbos.

«De 1 806 retours en quatre ans et demi sous le précédent gouvernement Syriza [d'Alexis Tsipras]», le cabinet du Premier ministre conservateur Kyriakos Mitsotakis a voulu passer «à 10 000 retours jusqu'à fin 2020», selon un communiqué publié après le conseil des ministres.

Avec la multiplication des arrivées de migrants sur ses îles de la mer Egée, la Grèce a vécu sa «pire période» migratoire depuis l'accord UE-Turquie de 2016, avec 70 000 migrants et réfugiés sur son territoire, selon le ministre adjoint à la Protection civile Lefteris Oikonomou.

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Parmi les autres mesures annoncées par le gouvernement grec : le renforcement des patrouilles en mer Egée, la poursuite des transferts de migrants des îles vers le continent, la construction de centres fermés pour les illégaux ou ceux dont l'asile a été refusé ou encore la refonte du système de l'asile, selon le même communiqué.

Le pacte entre Bruxelles et Ankara, qui est entré en vigueur le 20 mars 2016, a prévu le renvoi en Turquie des migrants illégaux arrivant sur les îles grecques proches de la Turquie (généralement Lesbos, Chios, Kos, Leros et Samos) et des réfugiés syriens pour lesquels la Turquie est considérée comme «un pays sûr». 

Cet accord a fait baisser le nombre d'arrivées, après la vague qui avait vu passer un million de personnes, en majorité des Syriens, par la Grèce et vers le reste de l'UE en 2015 et début 2016. Cependant, la plupart des personnes arrivées sur les îles grecques depuis mars 2016 avaient demandé l'asile en Grèce pour échapper au renvoi. 

Les services grecs de demande d'asile avaient été débordés et les autorités avaient, jusqu'à présent, laissé les personnes sur les îles à l'exception des plus vulnérables, en attendant la réponse définitive pour leurs dossiers. 

Le gouvernement de gauche d'Alexis Tsipras estimait que les termes du pacte ne permettaient pas de renvoyer en Turquie une personne déboutée de l'asile, si elle ne se trouvait pas physiquement sur l'île où elle est arrivée.

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