L'élection présidentielle algérienne prévue le 12 décembre ne verra pas la participation de la principale formation islamiste, le Mouvement de la société pour la paix (MSP). Selon un responsable du parti cité par le site d’information TSA, cette décision a été prise par le Conseil consultatif du mouvement dans la soirée du 28 septembre.
«Le MSP a décidé de ne pas déposer de candidature à la présidentielle de décembre 2019», a ainsi déclaré, le 29 septembre, le chargé de communication du parti, Bouabdallah Benadjimia, avant d'expliquer que «les préalables requis, notamment la transparence de l'élection, la satisfaction des revendications du Hirak [le mouvement de contestation qui secoue le pays] ne sont pas réunis». Se définissant comme modéré, le MSP a pris part pendant près d’une décennie à la coalition gouvernementale qui soutenait l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, avant de rompre en 2012.
Cette annonce intervient alors que le pays est toujours secoué par un mouvement de contestation inédit. Par milliers, les contestataires ont exprimé lors des dernières manifestations bihebdomadaires du mardi et du vendredi leur refus de participer à un scrutin avant le départ des représentants du «système» qu’incarnent selon eux les très contestés Abdelkader Bensalah et Gaïd Salah, respectivement président par intérim et chef de l’armée.
Pour ces derniers, cette échéance constitue au contraire l’unique solution pour sortir de la crise actuelle. Une position que partagent les deux anciens Premier ministres Ali Benflis, principal adversaire d’Abdelaziz Bouteflika en 2004 et 2014 – dont il a été le Premier ministre entre 2000 et 2003 – et Abdelmadjid Tebboune, remercié trois mois après sa nomination en mai 2017. Ceux-ci se sont attirés les foudres de nombreux manifestants qui voient en eux des anciens représentants dénués de toute légitimité.