Le 27 septembre, plusieurs villes d’Algérie ont été le théâtre d’importantes manifestations contre la tenue d’une élection présidentielle prévue le 12 décembre prochain. Par milliers, les contestataires ont une énième fois exprimé leur refus de participer à un scrutin avant le départ des représentants du «système» qu’incarnent selon eux les très contestés Abdelkader Bensalah et Gaïd Salah, respectivement président par intérim et chef de l’armée. Pour ces derniers, cette échéance constitue au contraire l’unique solution pour sortir de la crise actuelle. Gaïd Salah avait même averti la veille contre toute «entrave» au processus électoral.
Ni Tebboune, ni Benflis, le peuple est le seul président
Une position que partagent les deux anciens Premier ministres Ali Benflis, principal adversaire d’Abdelaziz Bouteflika en 2004 et 2014 – dont il a été le Premier ministre entre 2000 et 2003 – et Abdelmadjid Tebboune remercié trois mois après sa nomination en mai 2017. De fait, ceux-ci se sont attiré les foudres de nombreux manifestants qui voient en eux des représentants dénués de toute légitimité.
«Ni Tebboune, ni Benflis, le peuple est le seul président», ont scandé à plusieurs reprises leurs opposants tout le long de ce 32e vendredi de contestation.
Avant de se disperser vers 16h30 (heure locale), les manifestants ont également exprimé leur soutien envers plusieurs personnalités incarcérées au cours des dernières semaine, dont Karim Tabbou l'une des figures du mouvement de contestation. Il avait été une nouvelle fois placé en détention provisoire le 27 septembre, 24 heures après sa libération. Il avait été inculpé d’«atteinte au moral de l’armée» par un tribunal de Tipaza (ouest d’Alger).