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Négociations sur le transit du gaz russe à Bruxelles : comment l'UE se chauffera-t-elle cet hiver ?

Kiev et Moscou ont eu à Bruxelles de nouvelles négociations qualifiées de «constructives», mais qui n'ont pas abouti à un accord sur le transit du gaz russe vers l'UE via l'Ukraine, ce qui suscite des inquiétudes sur l'approvisionnement cet hiver.

Une réunion trilatérale entre la Russie, l'Ukraine et l'Union européenne pour de nouvelles négociations autour du transit de gaz russe s'est déroulée à Bruxelles le 19 septembre.

Notre envoyée spéciale Katia Pecnik était sur place pour rendre compte de l'événement.

Malgré des discussions qualifiées de «constructives» par les participants, ces derniers n'ont cependant pas pu aboutir à un accord sur l'acheminement du gaz russe dans les pays de l'Union européenne via l'Ukraine, suscitant des inquiétudes sur l'approvisionnement de l'Europe cet hiver.

L'enjeu : chauffer l’Europe cet hiver

«Le sentiment d'urgence était très présent dans la salle», a commenté le Commissaire européen en charge de l'Energie, Maros Sefcovic, lors d'une conférence de presse. Et pour cause. L'accord de transit entre la Russie et l'Ukraine arrive à son terme fin 2019 et ces deux pays, dont les relations étaient tendues ces dernières années – mais qui semblent se réchauffer récemment – ne parviennent pas à se mettre d'accord pour la suite. 

L'arrivée au pouvoir à Kiev de Volodymyr Zelensky en mai a enclenché une nouvelle dynamique entre les deux pays. Mais comme l'explique notre journaliste, ces tensions conjuguées à des «dettes importantes» de Kiev ont entraîné une diminution des livraisons de gaz russe passant par l'Ukraine.

Fin 2019, deux gazoducs contournant le territoire ukrainien – le germano-russe Nord Stream 2 et le turco-russe Turkish Stream – sont censés entrer en service, ce qui priverait Kiev d'une manne financière conséquente.

«Je suis sûr que nous trouverons toutes les solutions pour que l'approvisionnement en gaz ne soit pas interrompu à compter du 1er janvier», a déclaré de son côté le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak.

Le ministre ukrainien de l'Energie, Oleksiy Orjel, a lui averti ce 19 septembre que «le risque de ne pas signer d'accord restait d'actualité». Il a souligné qu'en cas d'absence d'accord avec les Russes, l'Ukraine «serait prête à approvisionner ses consommateurs cet hiver grâce à ses réserves de gaz».

Se voulant rassurant, le Commissaire européen en charge de l'Energie a fait savoir que l'Union européenne et l'Ukraine étaient «bien préparées à toute éventualité» à propos des risques de perturbation dans l'approvisionnement de l'Europe. «Nous avons des stocks importants», a-t-il déclaré.

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