Le parquet de Bruxelles a ouvert une enquête préliminaire sur des accusations de corruption visant Didier Reynders, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et de la Défense belge, selon les quotidiens belges L'Echo et De Tijd le 14 septembre. Portées par un ancien agent des services de renseignement civil du Royaume, employé de 2007 à 2018, ces accusations portent sur des faits présumés de blanchiment et de corruption. Le témoignage de ce membre de la Sûreté de l'Etat date d'avril, selon L'Echo, et vise Didier Reynders ainsi que l'un de ses collaborateurs d'alors.
Dans le procès-verbal consulté par L'Echo, l'ancien agent secret ferait notamment état de pots-de-vin qui auraient été versés dans le cadre de l'obtention de marché publics, comme la construction de l’ambassade belge à Kinshasa. Parmi les méthodes qui auraient été utilisées, il est question, entre autres, et toujours selon le témoignage cité par le journal belge, de «vente à des prix surfaits d’œuvres d’art et d’antiquités sans grande valeur» ou encore de transactions immobilières douteuses.
Cité par l'AFP, le parquet de Bruxelles a précisé qu'il déciderait au terme de cette enquête préliminaire si les éléments étaient suffisants pour être transmis au parquet fédéral.
Didier Reynders a de son côté déclaré à l'agence de presse belge Belga «ne pas avoir connaissance» d'une telle enquête. Il a chargé son avocat de «défendre ses droits» et de «démentir les allégations» publiées par les médias. «Il s'agit sans doute à nouveau d'un montage émanant du même homme malveillant qui tente sans cesse de nuire», a pour sa part déclaré à Belga John Hendrickx, le porte-parole de Didier Reynders.
La présidente de l'exécutif européen lui a confié la Justice et le respect de l'Etat de droit dans l'UE
Personnage de premier plan de la politique belge, Didier Reynders est, par ailleurs candidat, commissaire européen. La présidente de la nouvelle commission européenne, l'Allemande Ursula von der Leyen, lui a en effet confié la Justice, le respect de l'Etat de droit dans l'UE et la protection des consommateurs.
Tous les candidats commissaires sont auditionnés par le Parlement européen en vue du vote d'investiture du nouvel exécutif européen au cours de la session plénière du 21 au 24 octobre. Les premières auditions commenceront le 30 septembre.
Les élus européens doivent déterminer si les candidats ont les compétences et sont dignes de confiance pour la fonction qui leur a été confiée. Au terme de leur audition, les candidats peuvent être recalés ou leur portefeuille peut être révisé. C'était notamment arrivé en 2014, lorsque Jean-Claude Juncker avait été contraint par le Parlement européen de demander à la Slovénie de remplacer l'ancienne Premier ministre Alenka Bratusek, pressentie pour le poste de vice-présidente chargée de l'Energie, recalée lors de son audition.