International

Brexit : les députés britanniques rejettent l'organisation de législatives anticipées

Boris Johnson vient d’essuyer un énième revers : une majorité de députés britanniques a rejeté sa proposition d’organiser des élections législatives anticipées, dernière tentative pour mettre en œuvre un Brexit sans accord.

Les députés britanniques ont infligé dans la nuit du 9 au 10 septembre un nouveau camouflet à Boris Johnson, lors de la dernière séance avant une suspension du Parlement pendant cinq semaines.

Une majorité d'entre eux ont voté contre la proposition du Premier ministre d’organiser des élections législatives anticipées, ultime tentative afin de faire sortir coûte que coûte le Royaume-Uni de l'Union européenne, avec ou sans accord, le 31 octobre. La motion du gouvernement n'a obtenu que 293 voix, soit nettement moins que la majorité des deux tiers de la Chambre des communes nécessaire pour être adoptée.

Les derniers sondages montraient que le Parti conservateur mené par Boris Johnson arriverait en tête des scrutins en cas d'élections anticipées. Nigel Farage, le chef du parti du Brexit, avait en outre fait savoir que sa formation politique ne chercherait pas à présenter de candidats contre les Tories si ces derniers prenaient des engagements clairs sur la sortie de l'Union européenne. Une victoire des pro-Brexit aurait donc permis au locataire du 10 Downing Street d'avoir les coudées franches pour mettre en œuvre la sortie du Royaume-Uni le 31 octobre avec ou sans accord. Ce scénario est désormais enterré. 

Cette nouvelle épreuve intervient après une série de camouflets infligés par les députés au Premier ministre conservateur. En effet, le 4 septembre les députés avaient adopté (à 327 voix contre 299) une loi l'obligeant à réclamer un report du Brexit à Bruxelles, qui serait donc repoussé, à nouveau, au 31 janvier 2020. Le 3 septembre déjà, le Premier ministre britannique avait connu un premier coup dur avec l'adoption d'une motion permettant au Parlement de se saisir de l'agenda parlementaire, d'ordinaire détenu par le gouvernement.

Depuis sa prise de fonction, Boris Johnson a répété qu'il était prêt à une sortie sans accord, se montrant déterminé à répondre à la frustration des près de 52% des électeurs britanniques qui ont voté pour le Brexit il a plus de trois ans, en juin 2016, et qui attendent toujours qu'il soit mené à bien.

Lire aussi : Brexit à travers le miroir