L'engagement de Martine Aubry en faveur des migrants s'est de nouveau vérifié à l'occasion du bras de fer qui oppose le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini à l'ONG allemande Proactiva Open Arms. Alors que la France a annoncé qu'elle acceptait de prendre en charge 40 des passagers du navire Open Arms sur la centaine présente à bord du bateau, la maire de Lille a fait savoir en personne auprès de l'Office français de l’immigration et de l'intégration (OFII) que sa ville était disposée à en recevoir certains.
«Comme je l’ai fait pour le Sea-Watch, j’ai confirmé à nouveau au directeur de [l'OFII] que nous sommes prêts à Lille à accueillir des réfugiés du [Open Arms] que la France s’est engagée à recevoir», a-t-elle annoncé sur son compte Twitter.
Déjà touchée par le «calvaire» des migrants du Sea-Watch en juin
Le 29 juin dernier, l'édile de Lille qui achèvera en 2020 son troisième mandat à la tête de la ville était déjà montée au créneau pour recueillir «une partie des réfugiés du Sea-Watch», dans un contexte similaire. La première citoyenne n'avait d'ailleurs pas manqué de rappeler à cette occasion qu'elle avait été aussi volontaire pour accueillir des migrants dans l'affaire de «l’Aquarius et d'autres avant eux».
Depuis plusieurs semaines, des ONG tentent de contraindre l'exécutif italien et plus particulièrement son ministre de l'Intérieur Matteo Salvini, particulièrement réticent, à leur ouvrir les portes de ses ports, notamment sur l'île de Lampedusa, un point important de débarquement de migrants en Italie.
En juin, bravant l'interdiction d'accoster, la capitaine du Sea-Watch 3 Carola Rackete avait débarqué de nuit 40 migrants de force dans le port de Lampedusa. La militante avait été arrêtée et libérée quelques jours plus tard, les charges les plus graves qui lui étaient imputées ayant été abandonnées par la justice italienne.
Bloqué depuis plus de deux semaines en mer au large de Lampedusa, l'Open Arms avec une centaine de migrants à son bord a refusé de se rendre en Espagne, prête à les laisser accoster, jugeant «impensable» d'effectuer les six jours de voyage en mer pour y arriver. Inflexible, Matteo Salvini a jugé «inacceptables» les exigences de l'ONG.