Mardi 20 août
Ce 20 août, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a commenté la rencontre au fort de Brégançon entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine.
«Tout cela peut être qualifié de dialogue très riche en termes de contenu, constructif et de confiance. En fait, ils ont réglé leur montre sur les principales questions à l'ordre du jour, tant bilatérales qu'internationales», s'est-il félicité, mentionnant, entre autres, les dossiers ukrainien et syrien.
«Toutes ces négociations ne signifient pas que les interlocuteurs s'entendaient sur tout, mais ils ont assez constamment fait preuve d'une volonté politique de discuter de toutes les questions», a souligné Dmitri Peskov.
Lundi 19 août
Les discussions entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron ont pris fin, après quelque 3h30 de pourparlers. Les chefs d'Etat vont à présent prendre part au dîner de travail.
Emmanuel Macron rappelle les engagements internationaux de la France et de la Russie en matière de liberté d'expression et de manifester. «La France a toujours respecté» ses obligations en la matière, a assuré le chef d'Etat français, faisant valoir que les Gilets jaunes avaient eu la possibilité de se présenter aux élections. «Seulement on ne peut pas accepter qu'ils cassent et qu'ils troublent l'ordre public», a-t-il ajouté.
«S'il n'y a pas d'infraction à la loi tout se passe bien», a déclaré Vladimir Poutine, à propos des manifestations en Russie. «En ce qui concerne les désordres à Moscou [...] les citoyens ont le droit de manifester dans la paix et les autorités doivent veiller à la mise en valeur de ce droit, mais ni les autorités ni certains groupes de manifestants n'ont le droit d'enfreindre la loi», avait-il déclaré plus tôt.
Le président russe a également évoqué le cas français des Gilets jaunes : «Vous savez, ce n'est pas qu'en Russie qu'il y a des événements de ce type. Ce n'est pas très commode de le dire, je suis invité ici [...] vous savez qu'il y a eu les manifestations des Gilets jaunes», évoquant des policiers blessés notamment. «Nous ne voudrions pas que de tels événements se déroulent dans la capitale russe.»
Le retour à un G8 incluant la Russie «suppose de régler le sujet ukrainien», a déclaré Emmanuel Macron.
Répondant à la remarque d'une journaliste de l'AFP sur les propos de Vladimir Poutine sur les démocraties libérales, Emmanuel Macron a déclaré : «Je crois que la Russie a une histoire avec ce que nous appelons le libéralisme politique. Le libéralisme politique, c'est l'Europe des Lumières. C'est de dire : je crois en l'individu libre et rationnel. La Russie y croit.»
«C'est sur le sujet des mœurs [...] qu'il peut y avoir des désaccords», a ajouté le président français, évoquant «des degrés de conservatisme qui ne sont pas les mêmes».
Le chef d'Etat français, qui qualifie la France et la Russie de grandes puissances européennes, a en outre jugé que «parfois, pour changer les malentendus qui se sont installés, il faut accepter le temps long». «Ce n'est pas aujourd'hui qu'on va régler tous les malentendus qui se sont installés depuis au fond le début des années 1990», a-t-il déclaré.
Alors qu'une journaliste de l'AFP demande à Vladimir Poutine si la France constitue un allié solide de la Russie, le président russe a répondu : «C'est avec la France que nous avons vaincu le nazisme lors de la Seconde Guerre mondiale. Donc les racines de ce lien sont anciennes. La France [...] joue un rôle majeur dans les prises de décisions au niveau de la sécurité internationale.»
«Je suis reconnaissant à la France pour son action au sein du conseil des ministres du Conseil de l'Europe, pour favoriser le rétablissement des relations de confiance au sein de cette institution. Je compte sur le soutien de la France pour travailler avec l'Union européenne», a déclaré Vladimir Poutine.
Le président russe a à son tour pris la parole au côté de son homologue français, face à la presse, au fort de Brégançon. Il a remercié Emmanuel Macron pour son accueil. «J'ai pu admirer ce petit coin magnifique de la France», a ajouté Vladimir Poutine, au fort de Brégançon.
Le président russe a évoqué les thèmes de la sécurité internationale et de l'économie, parmi ceux qu'il doit aborder avec le chef d'Etat français. «Il y a plus de 500 entreprises françaises qui travaillent en Russie», a notamment rappelé le président russe.
«La France et la Russie sont liées sur le plan de la culture depuis longtemps», a-t-il également déclaré.
Le couple Macron accueille Vladimir Poutine dans la résidence d'été du fort de Brégançon.
Les deux chefs d'Etat font une déclaration à la presse avant de s'entretenir à huis clos.
Emmanuel Macron a évoqué les différents thèmes internationaux qu'ils aborderont. Parmi eux, l'Ukraine, la Syrie, la Libye, le traité FNI ou encore le climat. «Notre préoccupation aujourd'hui est profonde» concernant la situation à Idlib, a déclaré le président français. Concernant l'écologie, Emmanuel Macron s'est félicité de la ratification par Moscou de l'accord de Paris sur le climat.
La Russie est européenne, très profondément. Nous croyons en cette Europe qui va de Lisbonne à Vladivostok
«La Russie est européenne, très profondément. Nous croyons en cette Europe qui va de Lisbonne à Vladivostok», a déclaré le chef de l'Etat français, ajoutant: «Nous avons à réinventer une architecture de sécurité et de confiance entre l'UE et la Russie». «Parce qu'elle est européenne, la Russie a toute sa place dans l'Europe des valeurs», a-t-il encore dit.
Emmanuel Macron a souhaité en outre un sommet à quatre sur l'Ukraine «dans les prochaines semaines».
L'hélicoptère de Vladimir Poutine a atterri à Bormes-les-Mimosas. Le président russe s'apprête à rencontrer son homologue français au fort de Brégançon.
Héléna Perroud, auteur d’Un Russe nommé Poutine, et Claude Blanchemaison, expert en relations internationales, étaient invités sur le plateau de RT France à commenter et analyser la rencontre entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron, à quelques jours du sommet du G7. Ils voient notamment dans cette initiative une intensification du dialogue entre la France et la Russie.
L'avion transportant Vladimir Poutine a atterri à l'aéroport de Marseille. Le président russe est reparti à bord d'un hélicoptère, afin de rejoindre Emmanuel Macron au fort de Brégançon.
Alors que Vladimir Poutine effectue un déplacement d'importance en France ce jour, comment la Russie est-elle perçue par les Français ? Eléments de réponse.
Denys Pouillard, directeur de l'Observatoire de la vie politique, revient pour RT France sur les enjeux de la rencontre entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine. Pour lui, «l'objectif, c'est un projet entre l'Europe et l'espace eurasiatique».
Député de La France Insoumise de la 2e circonscription de l'Ariège, Michel Larive livre son analyse sur la rencontre au sommet entre le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, et son homologue français, Emmanuel Macron.
Pour lui, cela traduit la volonté du président de la République de «prendre le leadership à ce sujet» en Europe.
Des chasseurs suisses se sont approchés ce 19 août d'un avion se dirigeant vers la France et transportant une délégation officielle russe, ainsi que des journalistes chargés de couvrir l'entretien entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron.
Selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, Berne a déclaré que le déploiement d'une telle escorte constituait un acte d'hospitalité.
Vladimir Poutine se rendra en France à bord d'un autre avion.
Président-directeur général de CIFAL, société de commerce international, Gilles Rémy se penche sur les relations économiques qu'entretient la Russie avec la France, l'Europe et le Moyen-Orient. En dépit des sanctions économiques qui pèsent sur le pays, il rappelle qu'«aucune entreprise significative n'a quitté le marché russe».
Jean Bizet – sénateur de la Manche et président de la commission des affaires européennes du Sénat – estime qu'Emmanuel Macron est l'interlocuteur «le plus tangible» pour échanger avec Vladimir Poutine.
Alors que, selon lui, «l'Europe est aujourd’hui à la croisée des chemins», il appelle à une normalisation des rapports avec «ce grand voisin qu'est la Russie».
Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel – qui prône la fin des sanctions contre la Russie – et le député LFI Eric Coquerel ont salué ce 19 août la visite rendue par Vladimir Poutine à Emmanuel Macron au fort de Brégançon.
«C'est une rencontre utile, je suis pour le réchauffement politique, qu'on puisse se parler», a pour sa part déclaré le communiste sur BFMTV et RMC. «Je ne dis pas que Vladimir Poutine est un grand démocrate, ça se saurait [...], mais la France ne doit plus rester alignée derrière les Etats-Unis», a-t-il ajouté. «Il faut aller vers la fin des sanctions et un dialogue», a encore commenté Fabien Roussel.
La visite de Vladimir Poutine est «une bonne chose», a abondé Eric Coquerel sur LCI, car «les relations avec la Russie sont importantes».
«Aujourd'hui par rapport à la paix dans le monde, il me semble que le danger vient plus d'un Donald Trump» que d'un Vladimir Poutine, a-t-il souligné en réponse à ceux qui pensent que le chef de l'Etat français devrait s'abstenir de le recevoir au vu des arrestations d'opposants à Moscou.
Sur ce sujet «la France n'a pas forcément des leçons à donner à tout le monde», a-t-il poursuivi en évoquant les interventions policières lors des mouvements de contestation sociale des derniers mois.
Au-delà des sujets diplomatiques, la situation dans l'Hexagone du média RT France fera-t-elle l'objet de discussions ? L'Elysée et La République en Marche ont en effet multiplié les critiques contre ce média et sont très réticents à l’idée d’accréditer ses journalistes. Retour sur cette relation tumultueuse avec Thomas Bonnet.
Au programme de la rencontre entre les dirigeants français et russe ce 19 août : la Syrie et la Libye, la préservation du plan d'action global commun pour le programme nucléaire iranien ainsi que la situation dans le golfe Persique.
«Bien sûr la situation autour de l'Iran [sera au menu de la rencontre], son programme nucléaire. La Russie et la France sont unies par la tâche commune de maintenir un plan d'action global commun (JCPOA) et d'empêcher l'escalade de la tension entre l'Iran et les Etats-Unis dans la région du golfe Persique et en général. Ensuite, bien évidemment, la Syrie et la Libye [seront également discutées]», avait fait savoir le 16 août à la presse l'assistant présidentiel russe Yuri Ouchakov.
Selon lui, en ce qui concerne le dossier syrien, «la question d'un nouveau sommet quadripartite sera probablement discutée». «Maintenant, cette idée est à l'ordre du jour, mais elle est encore, à mon avis, loin d'une mise en œuvre pratique. Mais nos dirigeants peuvent en discuter», avait-il ajouté.
Claude Blanchemaison, expert en relations internationales, se penche sur les réponses que les deux chefs d'Etat devront apporter à plusieurs «défis globaux» : le réchauffement climatique, la lutte contre le terrorisme, la cybersécurité, la non-prolifération nucléaire ou encore la question de l'Ukraine.
Un retour de la Russie au sein du G8 est-il à l'ordre du jour ? John Laughland, docteur en philosophie et spécialiste de la géopolitique, s'exprime à ce sujet sur RT France.
A la veille de la rencontre entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron à Brégançon Vladimir Fédorovski insiste sur ce qu'il considère comme «une sorte de rupture historique entre l'Europe et la Russie». La «russophobie» qui en découle est pour lui «pire que la guerre froide». Il se montre partisan d'un renouvellement du dialogue international.
Quelle ambition a Emmanuel macron en ce qui concerne les relations franco-russes ? Pierre Gentillet, avocat et président du cercle Pouchkine, commente pour RT France la visite de Vladimir Poutine, quelques jours avant un sommet du G7 auquel la Russie n'est plus conviée depuis 2014.
Comment se portent les relations économiques entre la France et la Russie ? Les échanges bilatéraux entre Paris et Moscou connaissent un regain d'activité depuis trois ans. La France est même aujourd'hui le premier investisseur étranger pour ce qui est des stocks et occupe la deuxième place en matière de flux d'investissements. Avec plus de 500 filiales françaises implantées dans le pays, c'est le premier employeur étranger en Russie.
Le président français, Emmanuel Macron, accueille ce 19 août son homologue russe, Vladimir Poutine, dans la résidence présidentielle de Brégançon (Var). Dossiers iranien, syrien ou encore ukrainien : cette rencontre importante va permettre aux deux chefs d'Etat d'aborder de nombreux dossiers internationaux sur lesquels les deux pays divergent.
La guerre commerciale que se livrent les Etats-Unis et la Chine devrait également être au menu.
«Explorer toutes les formes de coopération sur les grands sujets de déstabilisation ou de conflit, sans naïveté, mais sans que la porte ne soit fermée» : tel est l'objectif que s'est fixé Emmanuel Macron, qui reçoit au fort de Brégançon ce 19 août Vladimir Poutine.
Cette visite du chef d'Etat russe, la première depuis sa venue à Versailles en mai 2017, a lieu à quelques jours du G7 de Biarritz, auquel la Russie n'a pas été conviée. Les sujets de désaccord, comme la crise en Ukraine ou l'épineux dossier syrien, se mêleront aux sujets de convergence, comme le dossier du nucléaire iranien.
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