Le chef du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sanchez, «a ordonné aujourd'hui [dimanche 18 août] l'habilitation du port d'Algésiras [dans le sud de l'Espagne] pour recevoir le bateau Open Arms», qui se trouve actuellement face à l'île italienne de Lampedusa, en raison de «la situation d'urgence» qui règne à bord et face à «l'inconcevable décision des autorités italiennes de fermer tous ses ports».
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Madrid a pris cette décision «en raison de la situation d'urgence à bord, après deux semaines de navigation», et alors que le navire transporte encore 105 adultes et deux enfants dans des conditions «intenables», a estimé Open Arms.
«Les ports espagnols ne sont ni les plus près ni les plus sûrs pour l'Open Arms, mais pour l'instant l'Espagne est le seul pays disposé à l'accueillir dans le cadre d'une solution européenne», a regretté l'ONG. Celle-ci a donc décidé qu'elle ne pouvait pas accepter l'offre de l'Espagne d'accoster à Algésiras, invoquant la situation d'urgence à bord. «Il est impensable de naviguer pendant six jours, c'est ce qu'il faudrait pour arriver à Algésiras», a appuyé la porte-parole d'Open Arms, qui exige un débarquement immédiat à Lampedusa.
Le ministère espagnol des Affaires étrangères a toutefois lancé parallèlement, dans un communiqué, un dernier appel «aux autorités italiennes pour qu'elles autorisent le débarquement» des migrants, garantissant que ceux-ci seraient répartis entre pays européens «comme cela a été convenu».
Le ministre italien de l'Intérieur, le leader de la Ligue Matteo Salvini, a laissé le 17 août débarquer 27 migrants mineurs non-accompagnés. Mais il continue à refuser d'accueillir le reste des passagers. Les migrants, pour la plupart africains, ont été recueillis par le bateau Open Arms au large des côtes libyennes.
La France s'engage à accueillir 40 migrants de l'Open Arms
Le 15 août dernier, six pays de l'UE, dont la France, s'étaient dits prêts à accueillir chacun une partie des migrants de l'Open Arms.
Ce 18 août, la France a précisé qu'elle était prête à accueillir 40 personnes. «La coordination de la solidarité est maintenue » entre les pays qui se sont engagés à recueillir les migrants et « la France s’engage à maintenir son engagement d’accueillir 40 personnes», souligne-t-on Place Beauvau, selon l'AFP.
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