Quatre jours après l'explosion meurtrière d'un missile dans la région d'Arkhangelsk sur une base russe du Grand Nord, la Russie a rendu hommage à Sarov aux cinq experts de Rosatom – l'Agence fédérale russe de l'énergie atomique – qui ont péri lors de cette catastrophe. Ils vont également être décorés à titre posthume.
«Ils ont pris une double responsabilité : dans le développement de technologies et d'équipements uniques et en prenant le risque physique d'effectuer des tests uniques», a déclaré lors de la cérémonie Sergueï Kirienko, membre de l'administration présidentielle et ancien patron de Rosatom, saluant la mémoire de «vrais héros».
Nous remplirons les devoirs que nous a confiés notre Patrie. Sa sécurité sera entièrement assurée
Si peu de détails ont filtré quant à l'accident survenu sur la base militaire, les autorités russes ont néanmoins fait savoir qu'il était lié aux tests de «nouveaux armements», promettant de les mener «jusqu'au bout».
«Nous remplirons les devoirs que nous a confiés notre Patrie. Sa sécurité sera entièrement assurée», a ajouté le patron de Rosatom, Alexeï Likhatchev, cité par les agences de presse russes. Le même jour, le service météorologique national a précisé à l'agence de presse Tass que les taux de radiation avaient augmenté entre 4 et 16 fois dans la ville de Severodvinsk peu après l'explosion qui s'est produite sur une plateforme maritime et a projeté plusieurs employés à la mer.
Trois autres personnes ont été blessées dans cet accident du 8 août, victimes de brûlures, selon Rosatom. D'après l'agence nucléaire, ces spécialistes fournissaient de l'ingénierie et du support technique pour «la source d'énergie isotopique» du moteur du missile à l'origine de l'explosion.
La base où est survenue l'explosion, ouverte en 1954 et spécialisée dans les essais de missiles de la flotte russe, notamment des missiles balistiques, est située près du village de Nionoska, dans le Grand Nord. La ville de Sarov, qui accueille le principal centre de recherches nucléaires russe, avait décrété, le 11 août, une journée de deuil. Connu sous le nom de code «Arzamas-16» durant la guerre froide, le centre de Sarov est à l'origine des premières armes nucléaires de l'Union soviétique.