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Après la mort de 14 sous-mariniers, Moscou annonce qu'il gardera le secret sur l'enquête

Alors qu'un submersible russe a été victime d'un incendie entraînant la mort de 14 personnes, le Kremlin a annoncé que les conclusions de l'enquête sur cet accident ne seraient pas rendues publiques. Une décision «parfaitement normale», selon Moscou.

Les informations détaillées sur l'incendie ayant fait 14 morts le 1er juillet dans un sous-marin de recherche de l'armée russe basé dans le Grand Nord «ne seront pas rendues publiques», a annoncé ce 3 juillet le Kremlin, invoquant le «secret d'Etat».

«Cette information ne peut être rendue totalement publique. Elle se trouve dans la catégorie du secret d'Etat», a indiqué aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qualifiant cette décision de «parfaitement normale». «Pour autant, l'état-major des forces armées russes dispose d'informations complètes» sur la tragédie, a ajouté Dmitri Peskov.

Quatorze marins, dont sept capitaines de premier rang – le grade le plus élevé des officiers navigants – ont trouvé la mort le soir du 1er juillet, intoxiquées par les émanations dues à l'incendie d'un sous-marin destiné, selon Moscou, à l'étude des environnements marins et du fond des océans.

L'armée n'a donné que très peu de détails sur l'accident, mais le président russe, Vladimir Poutine, a confirmé qu'il s'agissait d'un submersible «inhabituel». Il a ordonné au ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, de se rendre à Severomorsk, port militaire fermé de l'Arctique russe, pour «établir les causes de cette tragédie».

Selon des médias russes, l'appareil en question pourrait être le sous-marin nucléaire AS-12, surnommé «Locharik», un engin secret non armé conçu pour la recherche et les opérations spéciales en grandes profondeurs. Cet accident rappelle la tragédie du sous-marin à propulsion nucléaire Koursk, fleuron de la flotte russe du Nord, qui avait sombré lors de manœuvres en mer de Barents avec 118 hommes à bord le 12 août 2000, au début du premier mandat de Vladimir Poutine.

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